Auchan ou Carrefour ont annoncé vouloir développer la polyactivité dans leurs enseignes pour permettre d’atteindre les 35 heures sur la base du volontariat.
Après Auchan, Carrefour a annoncé jeudi vouloir tester dans deux de ses hypermarchés la « polyactivité » auprès de ses caissières qui souhaitent travailler à temps complet. Le temps partiel subi est une des causes des faibles rémunérations qui ont attisé la grogne dans le secteur ces dernières semaines.
« La grande distribution est dans l’œil du cyclone », souligne un responsable de la CFDT. Deuxmouvements de grève, les 21 décembre et 1er février dernier, ont été lancés justement sur les thèmes du pouvoir d’achat et de la lutte contre la précarité.
Le temps partiel répond à une contrainte propre à la grande distribution : les clients affluent lors de « rush » le soir ou le week end. Ils sont moins nombreux dans la journée en semaine. Aux caissières qui le souhaitent, il serait demandé d’être employées à la mise en rayon, à l’administration, à l’emballage ou d’autres activités. Le but est d’atteindre les 35 heures hebdomadaires et d’augmenter les revenus. Car sur les quelque 20.000 employées de caisse que compte Carrefour, 40% à 50% le sont à temps partiel.
L’expérience a déjà été tentée dans un des magasins de l’enseigne. Selon la direction de Carrefour, parmi les 70 caissières à temps partiel de Mont-Saint-Aignan, 25 ont acceptées et 16 ont été retenue puis formées.
Mercredi, déjà, la direction de Auchan a fait une annonce identique. Le président de Auchan France, Arnaud Mulliez avait présenté lui même cette proposition comme une « avancée sociale » qui correspond au slogan « travailler plus pour gagner plus ».
Les syndicats se sont certes réjouis de l’initiative, mais regrettent son caractère « unilatéral », à l’instar de Jean-Louis Bienvenu, responsable de la fédération service de la CFDT. Lacentrale a d’ailleurs demandé jeudi à la direction de Auchan d’engager des négociations sur cette politique de « temps complet choisi ». Pour le syndicat, elle implique des « obligations légales de négociations en matière de modifications de contrat, d’organisation et de rythme de travail, de classification et de rémunération ».
Idem à Carrefour. Les syndicats voudraient que la décision ne concerne pas les seuls hypermarchés, mais aussi tout le groupe, jusqu’aux enseignes discount. Et là encore, ils appellent à ouvrir des discussions, pour discuter du temps partiel, mais aussi des salaires.
La CFDT et la CGTont d’ailleurs appelé à une nouvelle journée de mobilisation, le vendredi 21 mars ou le samedi 22. Ils jugent insuffisant l’accord sur les minima salariaux signés par FO, la CFTCet la CFE-CGC.
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