Un programme visant à préserver la santé des abeilles a été mis en place. L'UE cherche à comprendre et à prévenir les causes de l'augmentation de leur mortalité.
La Commission veut renforcer la protection de la santé des abeilles. "La communication adoptée aujourd'hui élargira les discussions sur la santé des abeilles avec toutes les parties prenantes et pourrait ouvrir la voie à de nouvelles actions européennes", a déclaré le commissaire à la Santé et la Consommation, John Dalli le 6 décembre lors de la présentation d'une communication sur la santé des abeilles. L'Union doit "aider les Etats membres et les apiculteurs dans leur quête pour garantir une meilleure santé des abeilles", a ajouté le commissaire.
Les actions prévues par l'UE
La communication annonce plusieurs champs d'actions afin de prévenir la mortalité des abeilles. Il s'agit pour la Commission de renforcer les études existantes. "Ce renforcement de l'expertise est nécessaire car on ne connait pas la situation dans tous les pays", précise-t-on au cabinet du commissaire. Un laboratoire de référence de la santé des abeilles a été désigné pour l'UE (le laboratoire ANSES basé à Sophia Antipolis, France). Un programme pilote de surveillance a aussi été mis en place afin d'estimer l'ampleur de la hausse de la mortalité des abeilles. Les contributions financières dans les programmes nationaux d'apicultures pour la période 2011-2013 devraient augmenter de 25%. La Commission a également annoncé un renforcement de la coopération avec les organisations internationales telles que le WWF ou encore l'OIE.
Les pesticides au cœur du débat
L'une des propositions vise directement les pesticides, accusés d'être l'une des principales causes de mortalité des abeilles. La Commission souhaite approfondir les critères utilisés dans l'évaluation des pesticides avant leur mise sur le marché. Cette disposition répond directement à l'appel du Parlement européen qui demande dans sa résolution du 23 novembre, de "prendre en considération les effets des produits phytopharmaceutiques sur l'ensemble de la ruche". Les eurodéputés souhaitent que la Commission se penche sur "les examens de suivi et les protocoles d'étude permettant de réaliser une évaluation des risques tenant compte de l'exposition directe et indirecte des abeilles à ces produits, notamment par l'intermédiaire du nectar, du pollen et de l'eau", précise l'article 16 du texte des eurodéputés.
POSITIONS
"Aujourd'hui plusieurs facteurs peuvent expliquer l'augmentation du taux de mortalité des abeilles", affirme le directeur général de l'Union des industries de la protection des plantes, Jean-Charles Bocquet. Selon lui, les problèmes sanitaires, le manque de biodiversité et les mauvaises pratiques agricoles peuvent causer de graves dommages aux abeilles. "Certaines organisations non gouvernementales et des représentants politiques veulent renforcer les mesures d'évaluation des pesticides, explique-t-il. Nos experts sont ouverts à ces nouvelles méthodes et travaillent déjà avec les agences d'évaluation", ajoute-t-il. "Il n'y a rien d'extraordinaire dans cette communication, juge quant à elle Nadine Lauverjat membre de l'organisation Génération future. Le texte manque de détails, cela ne me paraît pas très concret. Il y avait des propositions très intéressantes dans le texte du Parlement européen, mais elles n'ont pas été prises en compte par la Commission", regrette-t-elle.
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