Depuis les années 1970, les températures ont augmenté de 0,57°C par décennie en Suisse. C'est deux fois plus que la moyenne de l'hémisphère nord, révèle une étude de l'Institut fédéral suisse de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL).
Latitude
Deux facteurs expliquent que la Suisse est particulièrement touchée par le réchauffement climatique, a expliqué à l'ATS la climatologue du site lausannois du WSL, Martine Rebetez. D'une part, elle est relativement éloignée des océans, qui absorbent une partie de la chaleur de l'atmosphère. D'autre part, la Suisse est située à une latitude assez élevée.
Neige
Les chercheurs ont constaté que plus on est proche du pôle nord, plus la température de l'air augmente avec le réchauffement. En effet, la glace et la neige reflètent beaucoup plus les rayons du soleil que la terre et les arbres. Selon Mme Rebetez, tous les pays alpins sont touchés de façon semblable. D'autres régions de l'hémisphère nord connaissent également une hausse aussi rapide que la Suisse. Il s'agit par exemple du nord de la Suède, de l'Ukraine ou encore du nord de la Chine.
Phénomène global
L'étude des professeurs Martine Rebetez et Michael Reinhard (EPFL) a été publiée ce mardi dans la revue Theoretical and applied climatology. Elle repose sur les mesures réalisées en douze points de la Suisse situés entre 316 et 2490 mètres d'altitude. Les valeurs diffèrent peu entre les diverses régions du pays, car la hausse des températures est un phénomène global et non local, écrit le WSL.
Recul des glaciers
Durant les trente dernières années, les saisons les plus touchées par le réchauffement ont été le printemps et l'été. Durant ces deux saisons, l'augmentation des températures a été supérieure à 0,8°C par décennie. Cela explique par exemple le recul des glaciers dans les Alpes suisses depuis les années 1980 ainsi que l'avancement de la végétation au printemps. Selon le WSL, la hausse des températures a également des conséquences importantes sur l'agriculture, le tourisme, la santé humaine, la consommation d'énergie et la fréquence des catastrophes naturelles. (