À Domagné en Ille-et-Vilaine, Coopedom, une coopérative de déshydratation du fourrage, s’est lancée au printemps dernier avec le soutien de l’Ademe, dans la culture de 55 hectares de miscanthus, surnommé “herbe à éléphant” ou “roseau de Chine”.
La plante, pouvant mesurer jusqu’à 4 m de haut et dont seule la tige est utilisée, se récolte au printemps dès la deuxième année de culture. Elle repousse chaque année à partir de son rhizome et peut rester en place plus de dix ans sans devenir envahissante. Elle ne nécessite ni produit phytosanitaire ni apport d’engrais. Pour Coopedom, l’idée est d’utiliser le miscanthus comme combustible pour deshydrater ses fourrages tout en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre. Pour deshydrater le fourrage, deux foyers sont à l’heure actuelle alimentés au charbon (combustible responsable de 38% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde). La coopérative espère à terme cultiver 400 hectares d’herbe à éléphant pour diminuer de 30% sa consommation de charbon. L’herbe à éléphant, qui se brûle dans des chaudières adaptées à la biomasse, possède un pouvoir calorifique important (jusqu’à 5.000 kilowatts/heure par tonne) et son utilisation est particulièrement économique pour le consommateur d’énergie: 20 à 22 euros le mégawatt/heure contre 55 à 60 euros pour le fioul, selon Emmanuel de Maupeou qui dirige Bical Biomasse France, une société d’Eure-et-Loir spécialisée dans la culture et la transformation du miscanthus.