Les gaz à effet de serre rendent l'atmosphère terrestre plus humide, plus moite, ce qui peut provoquer la formation d'ouragans plus violents, faire monter la température et provoquer des précipitations plus abondantes dans la régions tropicales, ont rapporté mercredi des chercheurs britanniques. Le taux d'humidité dans l'air a augmenté de 2,2% en trois décennies sur la planète et des modèles informatiques montrent que seul le réchauffement climatique peut expliquer le phénomène, souligne une étude paraissant ce jeudi dans la revue "Nature".
Les gaz à effet de serre rendent l'atmosphère terrestre plus humide, plus moite, ce qui peut provoquer la formation d'ouragans plus violents, faire monter la température et provoquer des précipitations plus abondantes dans la régions tropicales, ont rapporté mercredi des chercheurs britanniques.
Ces conclusions, que publie la revue scientifique Nature dans sa dernière livraison, sont parmi les premières à montrer de quelle façon l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre modifie le degré d'humidité de l'atmosphère terrestre depuis plusieurs décennies. Elles pourraient aussi fournir de nouveaux indices permettant de mieux comprendre les changements climatiques à venir, ont ajouté ces chercheurs. "Voici une nouvelle pièce du puzzle prouvant qu'un changement climatique est en cours et que nous l'influençons", a déclaré Nathan Gillet, climatologue à l'Université d'East Anglia. "On prévoit depuis longtemps que l'humidité va augmenter avec la hausse des émissions de gaz à effet de serre", a indiqué Gillet, qui a dirigé ces recherches.
"Mais c'est la première étude démontrant un important impact des activités humaines sur l'humidité à la surface (du globe)", a-t-il ajouté. L'équipe de scientifiques britanniques a recueilli des relevés de stations météorologiques, de balises flottantes et de navires dans le monde entier pour évaluer l'effet de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre sur l'humidité pendant la période 1973-1999.Des simulations par ordinateur ont montré que des phénomènes naturels comme le volcanisme et les variations du rayonnement solaire ne pouvaient, à eux seuls, être tenus responsables de l'augmentation de l'humidité, et ces simulations ont traduit le rôle des gaz dégagés par les activités humaines, a indiqué Gillet."La moiteur augmente à la surface, et l'humidité fait de même", explique Gillet.
"Cela, vous ne le découvrez que dans la modélisation prenant en compte l'impact humain". Ces recherches sont particulièrement importantes pour les régions tropicales, qui connaîtront les plus importantes augmentations d'humidité ambiante, parce que le climat y est d'ores et déjà chaud, a-t-il fait remarquer.
L'humidité a augmenté sur une grande partie du globe, relève Katharine Willett, chercheuse sur le climat à l'université de Yale et co-auteure de l'étude. Toutefois, quelques régions, notamment l'ouest des Etats-Unis, l'Afrique du Sud et une partie de l'Australie, sont plus sèches.
L'étude a examiné les changements dans l'humidité entre 1973 et 2002. Ses conclusions ne sont pas une surprise pour les climatologues, un air plus chaud pouvant en principe contenir plus d'humidité. Elle fait cependant apparaître que l'augmentation de l'humidité est déjà importante et peut être attribuée aux émissions de gaz produites par la combustion des énergies fossiles.
L'humidité, qui augmente de 6% à chaque degré supplémentaire, devrait continuer à grimper à l'avenir, avertit Nathan Gillett, de l'université d'East Anglia, en Grande-Bretagne, co-auteur de l'étude. Elle pourrait s'accroître de 12% à 24% d'ici 2100 si l'on se base sur les projections de températures du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Plus d'humidité peut être dangereux pour l'homme car elle rend plus difficile le refroidissement du corps lorsqu'il fait chaud. "Même si ce n'est pas quelque chose de mortel, cela va augmenter l'inconfort pour l'homme", avertit Mme Willett.
M. Gillett a utilisé des modèles informatiques pour montrer la responsabilité des gaz à effet de serre dans le phénomène. Une autre étude publiée le mois dernier avait déjà montré une hausse de l'humidité au-dessus des océans vraisemblablement liée au réchauffement.
Les climatologues ont à ce jour décelé l'impact du réchauffement dans dix domaines différents: les températures en surface, l'humidité, la vapeur d'eau au-dessus des océans, la pression barométrique, les précipitations, les feux de forêt, des changements dans des espèces de plantes et d'animaux, l'écoulement des eaux, les températures dans la haute atmosphère et la chaleur dans les océans.