IBM propose, aux collectivités et aux industriels, une palette de solutions de mesure et d'anticipation de leur consommation.
Plus d'un milliard de personnes sans accès à l'eau potable, 2,6 milliards sans système d'assainissement correct, 2 millions d'enfants de moins de 5 ans qui en meurent chaque année... Ces chiffres effrayants sont rappelés chaque 22 mars lors de la Journée mondiale de l'eau organisée par l'ONU-Eau. Meilleure gestion de la ressource, création de nouvelles sources via le dessalement d'eau de mer ou la réutilisation des eaux usées après traitement... les solutions sont légion pour tenter d'enrayer une spirale qui s'emballe sous l'effet de la croissance démographique, de l'évolution des habitudes alimentaires des pays en développement et du changement climatique.
« De nombreux pays et collectivités locales se préoccupent aujourd'hui du sujet, témoigne Pascal Bécache, responsable notamment du secteur Energy & Utilities chez IBM et de l'offre Smart water. Le traitement de données collectées par capteurs, ajouté aux capacités de modélisation de Big Blue, trouve de multiples applications dans ce domaine. L'île de Malte, qui importe son eau par bateau et dont la population fluctue au grès des saisons touristiques, peut ainsi espérer une réduction de ses consommations de 20 % à 30 % grâce à des compteurs intelligents capables d'afficher en temps réel la demande des particuliers, hôtels ou bâtiments publics, à des capteurs permettant d'identifier les fuites sur le réseau et à l'application d'une tarification flexible. Les pays du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient constituent autant de marchés potentiels pour ces compteurs intelligents, tout comme Singapour qui vient d'ailleurs de lancer un appel d'offre.
Autre créneau sur lequel se positionne IBM, la prévention des risques d'inondations. En plus des drames humains et des dégâts matériels, celles-ci entraînent des pollutions des eaux. Big Blue a implanté aux Pays-Bas un centre de recherche consacré à cette problématique. L'ouverture et la fermeture des digues sont commandées automatiquement à partir de données collectées par les capteurs de température et de pression placés dans la mer, les lagunes et les digues, connectés au système de prévisions météorologiques.
Le centre de Montpellier ouvert en novembre dernier en partenariat avec le ClusterEAU qui rassemble laboratoires de recherche, centres universitaires et entreprises autour de la gestion de l'eau, se penche sur les crues d'origine fluviale, comme celles qui inondent régulièrement la ville voisine de Nîmes.
L'amélioration des processus industriels constitue également un vaste gisement d'économies. Comme le rappelle Pascal Bécache, à l'échelle mondiale, après l'agriculture (70% des consommations) l'industrie est le deuxième consommateur (22% des usages), loin devant les particuliers (8%). IBM a ainsi calculé que la fabrication d'une seule paire de jeans nécessitait pas moins de 10.855 litres d'eau. De quoi valoriser la démarche qu'il mène avec un grand fabricant pour améliorer ses process, là encore sur la base d'informations relevées par les capteurs placés à chaque étape de la fabrication.
Si les revenus de l'offre « Smart water » sont difficiles à anticiper, car largement liés à la réfection onéreuse et peu fréquente de réseaux de distribution d'eau, IBM table sur une croissance « non exponentielle mais soutenue sur les 20 prochaines années.»