L'éolien offshore, vers une 3ème voie française en Europe ?
Rapport PwC sur la création d’une filière industrielle française de l’éolien offshore
Selon l’enquête menée par PwC auprès de plus de 60 experts et sociétés de la filière éolienne, le développement de la filière passe par le offshore. En 2035, la puissance éolienne offshore cumulée en Europe dépassera celle de l’éolien onshore1. Malgré l’avance prise par les industries d'Europe du Nord et notamment allemande sur ce secteur, la France possède tous les atouts pour capter la croissance du marché de l’offshore à condition du lancement rapide de l’appel d’offres prévu par le gouvernement pour 3.000 MW le long des côtes françaises. Une fois le développement de la filière amorcée sur le marché national, il s’agira pour les acteurs français de trouver des relais de croissance sur le marché européen. L'innovation sera un facteur déterminant pour revenir dans la course.
http://www.pwc.fr/eolien-offshore-vers-une-3eme-voie-francaise-en-europe.html
La croissance de la filière éolienne passe par la montée en puissance de l’offshore
A l'avenir, le développement de la filière éolienne passera par l'installation d'éoliennes en mer. En 2035, la puissance éolienne offshore cumulée en Europe dépassera celle de l’éolien onshore. La capacité éolienne offshore installée par an dépassera pour la première fois la capacité onshore à partir de 20272.
« L’offshore réduit les nuisances visuelles et sonores par rapport à l’onshore et bénéficie d’une plus grande efficacité grâce aux vents puissants et réguliers de la mer et à des installations plus étendues que sur terre », indique Olivier Vialle, associé, Groupe Strategy, PwC.
L’éolien offshore est également créateur d’emplois. En 2010, la filière emploie déjà 150 000 personnes en Europe. Mais ces créations d'emplois bénéficient surtout aux pays industriels de l'éolien : 60 000 emplois dédiés en Allemagne, 30 000 en Espagne pour 10 000 emplois en France3
« Au-delà des enjeux industriels et environnementaux, le développement d’une filière industrielle française est porteur de croissance pour les régions côtières, particulièrement en matière d'emploi », souligne Philippe de Degonzague, associé, responsable du Groupe Strategy.
La France doit lancer de manière urgente la série d'appels d'offres pour l'implantation d'éoliennes en mer, annoncée depuis plusieurs mois, si elle veut pouvoir rattraper son retard technologique dans le domaine, estime lundi PricewaterhouseCoopers (Pwc) dans un rapport. La France ne possède aucun parc éolien en mer, contrairement à ses voisins comme le Royaume-Uni ou le Danemark, et a comme objectif d'installer 6000 mégawatts offshore d'ici 2020, soit l'équivalent de la puissance de six réacteurs nucléaires. Le gouvernement français a affiché depuis plusieurs mois son intention de lancer une série d'appels d'offres pour implanter 3000 MW d'éoliennes en mer mais le ministère de l'Energie tarde a en annoncer le lancement. «Il est urgent que le premier appel d'offres soit lancé pour pouvoir amorcer la création de la filière offshore française», a dit Philippe Degonzague, associé responsable du pôle Strategy chez Pwc, lors d'une conférence de presse.
Une trentaine de projets éoliens en mer d'une capacité totale de 8000 MW dont plus la moitié dans la Manche est actuellement étudiée mais seuls deux d'entre eux, au large de la Somme et de la Seine-Maritime en sont à un stade avancé, a par ailleurs dit Alexis Chauffert-Yvart, auteur du rapport. Avec ses 3500 kilomètres de côtes et son savoir-faire dans l'éolien terrestre, la France possède pourtant des atouts pour développer cette filière, même si la société de conseil ne voit pas émerger à court terme un fabricant de turbines. Les acteurs de la filière n'ont en effet actuellement pas la maîtrise de la fabrication des éoliennes maritimes et aucune entreprise française n'est parmi les dix premières mondiales, estime PricewaterhouseCoopers.
Les entreprises françaises pourraient cependant profiter de la qualité des infrastructures portuaires françaises pour assembler des éoliennes - parfois hautes de 80 mètres - et les exporter, a expliqué Alexis Chauffert-Yvart. À moyen terme, la France rattrapera son retard par l'innovation, a-t-il encore dit. La France a pour ambition d'installer 25 000 mégawatts (MW) d'éolien à l'horizon 2020, dont 6000 MW en mer, afin de contribuer à l'objectif de 23% d'énergies renouvelables dans la consommation d'électricité d'ici 2020.