Les voitures savent se faire de plus en plus propres et les moins polluantes emportent désormais près de la moitié du marché français, selon le palmarès établi mardi par l'Agence pour l'environnement et la maîtrise de l'énergie, qui se félicite de "progrès très notables".
"Une voiture vendue aujourd'hui pollue deux fois moins qu'il y a cinq ans", s'est réjoui Patrick Coroller, responsable du département Transport à l'Ademe. "Pour la première fois, la moyenne des émissions des véhicules vendus en 2006 passe sous la barre des 150 grammes" de dioxyde de carbone émis au kilomètre.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, 47% des voitures vendues l'an passé appartiennent aux classes dites "vertes" - étiquettes A, B et C - émettant moins de 140 g/km de CO2. L'amélioration est de 5 points par rapport à 2005 et de 18 par rapport à 2002, a-t-il également souligné.
Les Etiquettes Energie sont depuis un an obligatoires sur les voitures en vente, neuves ou d'occasion postérieures à juin 2004.
En tête du classement, pour la 3ème année consécutive, la Smart For Two (101 g/km) pour la catégorie diesel, suivies par deux versions de la VW Polo et par la Citroën C1. Dans la catégorie essence, l'indétrônable Prius hybride de Toyota (104 g/km), dont les ventes ont doublé en un an, devance la C1 et la Peugeot 107 (109 g/km).
Les voitures le mieux placées "se sont aussi les mieux vendues, or 14 modèles français figurent parmi les 35 premières du classement", remarque M. Coroller. Pout lui, "compte-tenu des progrès, le bon geste pour l'environnement serait de renouveller au plus vite le parc automobile".
A l'inverse, les énergivores classées en "rouge" (Etiquettes E, F et G - de 161 à +de 250 g/km de CO2) ne représentent plus qu'un quart du marché, en baisse de 7 points en cinq ans. Pour la première fois depuis 1995, les ventes de 4X4, dénoncées pour leur forte consommation, stagnent.
La France - où la part du diesel atteint 71% - figure parmi les bons élèves en Europe, au 4è rang pour les émissions de CO2/km derrière le Portugal, l'Espagne et l'Italie, pays du sud "traditionnellement portés" sur les petits véhicules et le diesel, souligne Alain Morcheoine, directeur de l'Efficacité énergétique de l'Ademe.
A l'inverse, les pays du nord continuent de privilégier les grosses cylindrées et l'essence, telle la Suède, la moins vertueuse de l'Union.
"Les constructeurs ont réussi à progresser sur deux points, la pollution globale (celle qui affecte le climat) et la pollution locale (qui altère l'air). On atteint aujourd'hui de tels niveaux qu'il sera difficile, et surtout plus coûteux de gagner encore", estime la présidente de l'Ademe Michèle Pappalardo.
Mais, rappelle Alain Morcheoine, "entre un conducteur souple et un énervé, la différence de consommation peut atteindre 40%" et augmenter les émissions polluantes.
Car malgré les progrès technologiques, les transports représentent 27% du total des émissions de gaz à effet de serre en France et leurs rejets ont augmenté de 23% depuis 1990. "Les voitures font des progrès et roulent moins, mais leur nombre augmente", explique M. Morcheoine.
Pour aider les consommateurs à faire leur choix, l'Ademe propose un logiciel suggérant les modèles les plus vertueux en fonction des besoins définis (www.ademe.fr/internet/aide_choix_vehicule).