Au Royaume Uni, les vols de nuit (entre 18h et 6h du matin) ne représentent que 25% du trafic aérien total, mais ils contribuent de façon significative à l’effet de serre en étant à l’origine de 60 à 80% du forçage radiatif (*) dues aux traînées de condensation ! Autrement dit, les vols de nuit, représentant 1/4 des vols provoquent 3/4 des impacts aériens sur le climat.
Ce constat est le résultat d’une étude menée par Nicola STUBER, météorologue à l’Université de Reading (Royaume Uni) et publiée en juin 2006.
Pour rappel, l’avion est 19 fois plus polluant que le train et les experts prévoient un doublement du trafic aérien d’ici 2020. Il triplera d’ici 2030 et... quadruplera en 2050. En d’autres termes, si l’avion est actuellement responsable d’environ 4-5% des émissions de gaz à effet de serre, ces chiffres vont augmenter considérablement dans les années à venir.
Cependant, tout dépendra de la programmation des vols. En effet, un avion engendre une trainée blanche résultant des gaz d’échappements très chauds contenant notamment de la vapeur d’eau et des impuretés se condensant au contact de l’air froid. Or, le jour, ces trainées bloquent une partie de la lumière du soleil, refroidissant les températures. Mais la nuit, ces mêmes trainées piègent les rayons infrarouges renvoyés par la Terre, un "mini" effet de serre participant au réchauffement climatique.
D’ailleurs, les scientifiques ont observé que sur une période de simplement trois mois, les vols entre décembre et février (22 % du trafic) représentent la moitié du réchauffement annuel induit par ce phénomène.
Conclusion, l’équipe recommande de revoir totalement la programmation des vols pour limiter l’impact des avions sur le réchauffement climatique. Quant à nous, voyageurs, limitons le recourt à l’avion en lui préférant le train pour les petites distances (les phases d’atterrisage et de décollage sont les plus polluantes : en kilométrage, un vol court est donc plus polluant qu’un vol long). Et dorénavant, favorisons les vols de jour. Enfin, n’oublions pas qu’à défaut, il est possible de compenser ses émissions de carbone (rubrique "testez vous" - bilan carbone dans la colonne de droite).
(*) Forçage radiatif : changement dans l’équilibre entre le rayonnement solaire incident et le rayonnement infrarouge émis par la Terre. En l’absence de forçage radiatif, le rayonnement solaire arrivant sur la Terre continuerait d’être à peu près égal au rayonnement infrarouge provenant de la Terre. Un apport en gaz à effet de serre entraîne le piégeage d’une fraction plus importante de rayonnement infrarouge, laquelle est réfléchie vers la surface de la Terre, créant ainsi un réchauffement. C’est ce qu’on appelle un forçage radiatif positif parce que le rayonnement solaire incident excède alors le rayonnement infrarouge qui s’échappe de la Terre (source : Musée Canadien de la Nature) (haut de page).