Nancy Pelosi, présidente de la Chambre américaine des représentants, a invité lundi le président George Bush à prêter une oreille attentive aux plans de lutte contre le changement climatique, lors du prochain sommet du G8, et à accepter d'explorer de nouveaux moyens d'action avec ses partenaires.
La dirigeante de l'opposition démocrate a expliqué que la délégation bipartite de dirigeants du Congrès, dont elle fait partie, avait fait escale au Groenland où elle a pu constater les menaces que le réchauffement climatique fait peser sur le mode de vie de la population locale.
"Nous espérons que nous pourrons tous assumer nos responsabilités (...) et que notre administration sera prête à écouter pourquoi il est important d'agir, peut-être d'une manière différente de celle que nous avons adoptée dans le passé", a dit Pelosi, en visite à Berlin.
L'Allemagne accueille du 6 au 8 juin un sommet du G8 consacré au réchauffement climatique. La chancelière allemande Angela Markel souhaite l'adoption de mesures préparatoires à la prorogation du protocole de Kyoto au-delà de 2012.
CHANGEMENT CLIMATIQUE INDENIABLE
La chancelière allemande est en butte aux résistances de Washington qui a refusé de signer le protocole de Kyoto et s'oppose à des objectifs de limitation contraignante des émissions de gaz à effet de serre en dépit de mises en garde de l'Onu contre les conséquences catastrophiques d'un réchauffement de la planète.
"Ce voyage a commencé pour nous au Groenland où nous avons pu voir de nos yeux que le changement climatique est une réalité. C'est indéniable. Nous avons constaté l'impact sur la population locale, sa chasse, sa pêche, sa survie économique", a dit Pelosi.
"Et cela n'a pas été causé par les gens au Groenland. Cela est dû au comportement du reste du monde."
Les Etats-Unis, premiers émetteurs de gaz carbonique à l'origine du réchauffement climatique, n'ont donné aucun signe d'infléchissement de leur politique à l'approche du sommet du G8 à Heiligendamm, sur la Baltique.
Ils souhaitent au contraire que les objectifs et les échéanciers de lutte contre le réchauffement climatique, notamment un engagement à réduire de moitié les émissions d'ici 2050, soient retirés du projet de communiqué du sommet.
"Le traitement (proposé) du changement climatique va à l'encontre de notre position globale et bien au-delà de ce que nous pouvons accepter", à commenté vendredi Washington à propos du projet de communiqué final du G8.