Selon les résultats d'analyse des échantillons d'eau prélevés dans les environs de la décharge du Letten (Haut-Rhin), Greenpeace aurait décelé la présence de produits chimiques dans une source d'eau potable qui alimente les villages suisses d'Alschwill et de Schönenbuch, à la frontière française.
L'industrie bâloise (Novartis, Ciba et Syngenta) a toujours affirmé que les 4 000 tonnes de déchets toxiques entreposés à Letten ne représentaient aucune menace pour la ressource en eau potable de la région. Les analyses de Greenpeace semblent prouver aujourd'hui le contraire. La source contaminée se trouve précisément entre la décharge et les captages d'eau potable d'Allschwill et Schönenbuch.
Il y a deux mois, plus de 600 tonnes de déchets toxiques étaient découverts dans un champ de maïs près d'un autre village alsacien frontalier avec la Suisse. Enfouis dans les années 50, ils étaient remontés à la surface à la suite du labourage du champ par un agriculteur d'Hagenthal-le-Bas. Deux ans auparavant, en février 2005, des déchets identiques avaient aussi été retrouvés en plein air dans la forêt voisine.
Un assainissement récent en question
L'assainissement du site de Letten réalisé par l'industrie chimique du 6 mars au 19 avril n'a semble-t-il pas été suffisant. Il est même possible que cette opération ait mobilisé des quantités supplémentaires de produits chimiques dans les eaux souterraines qui se sont sans doute écoulées en direction des villages. Les communes en question ont dû fermer leur approvisionnement en eau pour éviter une contamination.
« Une fois de plus, Greenpeace doit intervenir parce que l'industrie et les autorités ont failli », proteste Matthias Wütrich, chargé de campagne chimie de Greenpeace Suisse. Pour le responsable écologiste « Il faut procéder d'urgence à un assainissement immédiat et complet de la décharge du Letten et de toutes les décharges chimiques de la région de Bâle. »