Pékin, sur ce point complice de Washington, refuse tout accord sur la réduction des rejets dans l'atmosphère
LE COUP D'ÉCLAT de Vladimir Poutine sur les missiles et la pirouette de George W. Bush sur l'environnement ont fait au moins un heureux : le président chinois Hu Jintao. Invité sur un strapontin à Heiligendamm, il peut momentanément faire oublier que son pays suscite nombre d'inquiétudes dans le domaine militaire et sur le plan climatique.
La Chine la Chine
À la table du « Sud », la Chine la Corée
Même sur la « crise » européenne des missiles, la Chine
« L'usine du monde »
À Heiligendamm, c'est sur le dossier brûlant du climat que Hu Jintao était attendu, à commencer par la chancelière Merkel. Grande consommatrice de charbon et d'autres énergies fossiles, la Chine
Si ce n'est déjà fait, la nouvelle puissance industrielle dépassera d'ici à un an les États-Unis comme champion du plus nocif des gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone (CO2), d'après l'Agence internationale de l'énergie. Les passions écologistes persistent à se cristalliser contre une Maison-Blanche en bout de course. Mais les courbes scientifiques désignent « l'usine du monde » comme le vrai problème d'avenir. Sans elle, il n'y aura pas d'après-Kyoto.
À l'image du président américain, Hu Jintao a fait précéder son arrivée à Heiligendamm d'un plan « national » de lutte contre le réchauffement, qui ne convainc personne et dont l'objectif semble être de torpiller le plafonnement des émissions souhaité en Europe. Pour la Chine
À Washington, les mois de l'Administration Bush sont comptés et la classe politique est en pleine prise de conscience, en compagnie de quelques belles enseignes du business américain. À Pékin, le pouvoir n'est ni près de changer, ni même désireux de revenir sur l'industrialisation à outrance : « Les conséquences (négatives, NDLR) d'un freinage de la croissance économique dépasseraient de beaucoup celles du réchauffement climatique », avance Ma Kai, l'un des cerveaux de la planification chinoise.
Pékin fait observer que plus de 80 % du CO2 aujourd'hui présent dans l'atmosphère est le produit de deux siècles de révolution industrielle en Europe et en Amérique du Nord. Chaque Chinois peut aussi faire valoir qu'il n'émet que 20 % à peine des rejets dangereux que tout Américain propulse dans l'atmosphère. Mais l'argument est à double tranchant quand 1 300 millions de Chinois rêvent précisément de vivre comme des Américains.