Un projet pilote d'aménagement du littoral va être lancé en octobre prochain pour sauver la plage de Sète (Hérault) et ses 12 km de lido, rongés par l'érosion marine à raison d'un mètre par an depuis des décennies, a-t-on appris le 28 juin auprès des collectivités locales.
Estimé à environ 50 millions d'euros, le projet de "reconquête" du lido, cordon dunaire qui s'étire sur 12 kilomètres pour rejoindre la commune de Marseillan et qui reçoit la visite d'un million de touristes chaque année, va d'abord se traduire par le déplacement de l'ancienne nationale 112 qui relie Sète à Marseillan. Cette route, attaquée chaque année par les vagues et reconstruite à grands frais, sera à terme accolée à la voie ferrée (ligne Marseille-Bordeaux). Dans une seconde phase, on déversera 600.000 m3 de sable le long de la côte pour reconstituer des dunes primaires, avec pour objectif de rétablir une grève de 70 mètres de large. Ce projet pharaonique, qui devrait être achevé dès 2011, est soutenu par l'Union européenne (25% de la première tranche). Le reste est financé par la communauté d'agglomérations de Sète, le département de l'Hérault et la région Languedoc-Roussillon. L'érosion avale le trait de côte à raison d'un mètre par an, soit environ 45 hectares perdus en 50 ans sur les quelque 1.800 hectares du lido.
Trois parkings de délestage sont aussi prévus (près de 2.400 places) mais aucun stationnement ne sera possible le long des 12 kilomètres de la future plage.
Le lido, qui sépare la Méditerranée de l'étang de Thau (7.500 hectares dévolus à l'exploitation de parcs à huîtres, 10% de la production nationale), est la lagune la plus importante de la façade méditerranéenne.