L’argument principal utilisé pour justifier le développement des OGM, est leur capacité à résoudre les problèmes de famine dans le monde. On va même jusqu’à nous faire comprendre que s’opposer aux OGM, c’est s’opposer à la vie, au bien-être de la population mondiale.
Il est évident que nous serions tous preneurs d’une solution pour résoudre les problèmes de famine dans le monde. Mais tout ça n’est qu’un mensonge savamment orchestré par les puissants céréaliers OGM aidées pour l’occasion par tout les ambassadeurs du libéralisme économique.
Aujourd’hui, la production céréalière mondiale permet de nourrir plus de 12 milliards d’individus. Nous ne sommes que 6 milliards sur Terre, le premier argument des pro-OGM n’a donc aucun fondement. Aujourd’hui, nous avons déjà fait le choix de ne pas nourrir la population mondiale. Nous en avons les moyens, mais pas la volonté. Il n’existe aucun frein technique ou matériel pour pouvoir assurer cette alimentation mondiale. La seule raison pour laquelle les famines existent, sont des choix économiques.
Les pro-OGM insistent aussi également que grâce aux OGM, les plantations pourront mieux résister aux sécheresses en consommant moins d’eau. Là encore, cet argument ne tient pas debout. Dans l’agriculture traditionnelle ou biologique, le sol est nourri et enrichi par du compost. Lorsque le compost est dans le sol, il se comporte comme une éponge. Si bien qu’un litre d’eau qui pénètre dans un tel sol est piégé. Ce qui permet aux plantes qui y poussent de profiter de ce litre d’eau pour plusieurs jours.
Dans l’agriculture intensive où l’utilisation d’engrais et de pesticides est de mise, le sol n’est devenu qu’un substrat inerte, qui ne contient plus aucun organisme vivant, la nourriture est apportée à la plante uniquement par les engrais chimiques. Plus besoin de rotation de culture, la terre n’est plus nourricière. Cette terre stérile est incapable retenir l’eau. L’eau glisse sur le sol, et quand elle le pénètre, elle n’y reste pas, elle s’enfonce dans les couches profondes bien au-delà des racines. Ce qui veut dire que pour donner un litre d’eau à une plante, il faut en verser dix !
L’agriculture conventionnelle aura donc toujours besoin de moins d’eau que l’agriculture utilisant pesticides et engrais. C’est ce qu’a démontré de façon remarquable Pierre Rabhi, en obtenant des récoltes dans des pays où la sécheresse sévissait. Là où l’agriculture chimique a montré son impossibilité à obtenir une récolte en milieu aride, les méthodes d’agroécologie défendues par Pierre Rabhi ont montré leur efficacité.
Les rendements OGM sont là aussi bien loin de ceux annoncés. Même le département de l’agriculture américaine a fini par le reconnaître. Ce qui a contraint les semenciers OGM à réduire leur prétention de royalties tant les récoltes furent décevantes. Au Paraguay, les pertes ont même été plus importantes sur les cultures OGM que sur les cultures traditionnelles. Le constat est sans appel, les OGM ne supportent pas la sécheresse. La vie à besoin d’eau, on ne ferra jamais rien pousser sur une terre stérile sans eau.
Un autre point à ne pas négliger, les semenciers OGM n’ont rien de philanthropes... Aujourd’hui, alors qu’ils ont les moyens de fournir la population mondiale en céréales à un moindre coût, ils ne le font pas. Il n’y a pas de raison qu’ils le fassent pour les OGM qui coûteraient bien évidemment plus cher qu’une céréale naturelle. Ceux qui meurent de faim, n’auraient de tout façon pas les moyens d’acheter, céréales OGM, engrais et pesticides.
Il faut vraiment arrêter de croire à cette hypocrisie véhiculée par les semenciers OGM et les avocats du libéralisme. La seule motivation qui pousse les OGM est une motivation purement financière. Le point faible de l’homme, c’est qu’il doit se nourrir. Pas de nourriture, pas de vie. Aujourd’hui, avec quelques efforts, l’homme est capable de se nourrir sans rien payer à personne. Il lui faut, des graines que la nature lui offre, de l’eau que les pluies lui apportent, du soleil pour que les plantes poussent. En respectant les cycles de la nature et la nature elle-même, l’homme est capable de se nourrir sans craindre la famine. C’est vrai, qu’il y a eu des famines par le passé, mais maintenant que le monde est ouvert et communiquant, on sait pallier de manière simple à ces problèmes.
Or, nous avons fait le choix d’une société basée sur le profit. Le but des semenciers n’est donc plus de nourrir la planète, mais de gagner le plus d’argent possible. Dans une économie libérale, le rêve absolu est de vendre ce dont tout le monde a besoin. L’alimentation étant le besoin partagé par tous, celui qui contrôlera l’alimentation, contrôlera le monde. Jusqu’à présent, ce contrôle n’a jamais été possible. Mais maintenant, grâce aux OGM, l’envisager devient réaliste.
Pour obtenir ce contrôle, il est impératif d’empêcher la concurrence “déloyale” de Dame Nature. Pour les semenciers, qu’on puisse assurer seul son alimentation est un manque à gagner. Aujourd’hui, les semenciers ont déjà réussi à obtenir qu’un agriculteur n’ait plus le droit de replanter ses propres semences, et qu’il soit obligé de racheter chaque année de nouvelles semences aux semenciers. Mais ce contrôle par voie judiciaire n’est possible que dans les pays développés comme en Europe ou aux Etats-Unis, et encore difficilement vérifiable. Le graal des semenciers serait donc d’avoir une semence incapable de se reproduire, pour obliger les agriculteurs à racheter des semences tous les ans. Ces semences stériles, sont déjà plus ou moins dans les cartons des semenciers et sont appelées semences TERMINATOR.
Les semences TERMINATOR sont en concurrence directe avec les semences naturelles. Tant qu’il existera des semences naturelles, le contrôle sera difficile à prendre. D’où la question : les semenciers ont-ils la possibilité de faire disparaître les semences naturelles ? Oui, ils le peuvent, et sont en train de le faire...
La première phase : l’intox. Il faut que la population pensent que les études sur les OGM permettront de résoudre les problèmes d’alimentation mondiale, qu’elle soit convaincue que travailler pour les OGM, c’est travailler au bien de tous. Nous l’avons vu plus haut, les arguments humanitaires ne résistent pas une seconde à l’analyse.
Dans le même temps, démontrer que les semences naturelles qui nous ont nourri pendant des milliers d’années sont inefficaces, sensibles aux maladies et procurant des rendements médiocres. Pour cela, il faut réduire la quantité de variété des semences. C’est ce qui est fait depuis des années, sous couvert de sélectionner les variétés les plus rentables à exploiter, une grande quantité de variétés ont aujourd’hui disparues. Par exemple aujourd’hui, 80% de l’alimentation en blé n’est fournie que par 4 variétés différentes. Cette réduction des variétés est un véritable danger, car si une maladie touche une céréale, c’est une grosse partie de l’alimentation mondiale qui est menacée. Les semenciers OGM trouvent dans cette faiblesse créée artificiellement un argument de poids pour promouvoir leurs OGM.
Il faut ensuite interdire aux paysans de replanter une partie de sa récolte. Ce qui est maintenant le cas. Les paysans sont obligés de se fournir en semences auprès de semenciers.
Dernier point, il faut cultiver le plus possible d’OGM en plein champ, la contamination des cultures saines par les OGM finissant le travail. Ces cultures se multiplient aujourd’hui, et le nombre de contamination augmentent sans cesse.
Pouvoir se nourrir seul, doit rester un droit inaliénable. On ne peut accepter que l’alimentation de base soit contrôlée par une puissance financière, avec pour seul motivation la recherche du profit. La seule est unique motivation des OGM est purement financière. Nous pouvons nourrir l’humanité entière si nous le voulons vraiment sans avoir à pervertir la nature. C’est nos choix qui font qu’aujourd’hui une partie de l’humanité vie dans l’opulence et une autre meure de faim. La nature a permis à des milliards d’être vivants toutes espèces confondues de vivre depuis des milliards d’années, et elle le pourra encore longtemps si nous ne jouons pas les apprentis sorciers.