Harcèlement, pression, manque de communication… Les suicides au Technocentre de Renault Guyancourt illustrent dramatiquement la solitude et la douleur au travail. A ceux qui sont en difficulté, SOS Salariés propose une écoute et un soutien individualisés.
Mardi 29 Mai 2007
« Le travail devient une crainte. » Le constat est sans concession. Mais Eric Treder, après 30 années passées dans l'entreprise en tant que Directeur des ressources humaines, en est intimement convaincu. « Progressivement, depuis les années 70, j'ai vu la situation s'aggraver. Le salarié vient avec la boule au ventre et ne travaille que pour l'alimentaire. » Pourtant, Eric Treder a lui aussi participé à des restructurations. Pardon, à des licenciements. « C'est vrai, je n'ai pas fait que du bien », reconnaît-il. Mea Culpa. En février 2007, il créé SOS Salariés. Objectif ? Accompagner le salarié dans la résolution de ses problèmes. « Et le remettre sur ses jambes. »
Fonction première de SOS Salariés : l'écoute. « Aujourd'hui, peu de personnes sont capables d'écouter, affirme Eric Treder. Dans bien des cas, les salariés en difficulté ont besoin d'un exutoire. » Une écoute qui se fait avant tout par téléphone. Et c'est l'alliance de l'émotionnel et de l'aspect confidentiel qui fait la force de SOS Salariés. Loin de minimiser le rôle des syndicats*, de l'inspection du travail ou des avocats, la structure est aux yeux de son fondateur le rouage indépendant et complémentaire d'un mécanisme existant. « Ce qui m'intéresse, c'est le cas individuel, insiste Eric Treder. C'est de placer l'Homme au centre du dispositif. »
Les hommes se confient moins
Fonction première de SOS Salariés : l'écoute. « Aujourd'hui, peu de personnes sont capables d'écouter, affirme Eric Treder. Dans bien des cas, les salariés en difficulté ont besoin d'un exutoire. » Une écoute qui se fait avant tout par téléphone. Et c'est l'alliance de l'émotionnel et de l'aspect confidentiel qui fait la force de SOS Salariés. Loin de minimiser le rôle des syndicats*, de l'inspection du travail ou des avocats, la structure est aux yeux de son fondateur le rouage indépendant et complémentaire d'un mécanisme existant. « Ce qui m'intéresse, c'est le cas individuel, insiste Eric Treder. C'est de placer l'Homme au centre du dispositif. »
Les hommes se confient moins
Concrètement, SOS Salariés aide à la rédaction de courrier et au décryptage du droit du travail, à la recherche d'autres partenaires et éventuellement à la mise en place de tables rondes pour enclencher le dialogue. « La plupart des difficultés des salariés qui appellent sont liées aux procédures de licenciements, de démissions et aux modifications de contrats, précise Eric Treder. Le tout sur fond de pression et de harcèlement moral ou sexuel. Le droit de cuissage existe encore. Et les tentatives de suicide en raison des conditions de travail sont bien réelles. »
Bien souvent, le rôle de SOS Salariés revient à faire comprendre à ses interlocuteurs qu'ils sont bien dans le camp des victimes. Et n'ont pas de raison de culpabiliser. Pour le moment, ce sont principalement des ouvriers et des employés qui appellent à l'aide. «Les hommes sont moins nombreux que les femmes car ils s'ouvrent moins facilement, constate Eric Treder. Le personnel paramédical et les femmes de ménage, souvent mal considérées, font beaucoup appel à moi. Dans tous les cas, ce sont des personnes qui tournent autour d'un problème mais ne savent comment aller au cœur. J'apporte en fait un regard extérieur. » Paradoxe: la réponse aux difficultés des salariés serait-elle plus efficace en dehors de l'entreprise?
L'indépendance garantie par SOS Salariés a un prix. Car en l'absence d'aides financières et de subventions de la part de collectivités ou de sociétés, Eric Treder est contraint de faire rémunérer ses prestations. Suivant les cas et la difficulté d'un dossier, la facture va de 30 à 150 euros HT. Un tarif bien inférieur aux honoraires d'un avocat. SOS Salariés pouvant être perçue comme la carte à jouer avant le recours à la loi, le jeu pourrait en valoir la chandelle.
SOS salariés
02 31 28 28 28
* A noter qu'une assistance téléphonique 24/24h également intitulée SOS Salariés a été mise en place par le CFE-CGC. Vous pouvez la contacter au 0825 057 241 (0,15 euros TTC la minute).
Bien souvent, le rôle de SOS Salariés revient à faire comprendre à ses interlocuteurs qu'ils sont bien dans le camp des victimes. Et n'ont pas de raison de culpabiliser. Pour le moment, ce sont principalement des ouvriers et des employés qui appellent à l'aide. «Les hommes sont moins nombreux que les femmes car ils s'ouvrent moins facilement, constate Eric Treder. Le personnel paramédical et les femmes de ménage, souvent mal considérées, font beaucoup appel à moi. Dans tous les cas, ce sont des personnes qui tournent autour d'un problème mais ne savent comment aller au cœur. J'apporte en fait un regard extérieur. » Paradoxe: la réponse aux difficultés des salariés serait-elle plus efficace en dehors de l'entreprise?
L'indépendance garantie par SOS Salariés a un prix. Car en l'absence d'aides financières et de subventions de la part de collectivités ou de sociétés, Eric Treder est contraint de faire rémunérer ses prestations. Suivant les cas et la difficulté d'un dossier, la facture va de 30 à 150 euros HT. Un tarif bien inférieur aux honoraires d'un avocat. SOS Salariés pouvant être perçue comme la carte à jouer avant le recours à la loi, le jeu pourrait en valoir la chandelle.
SOS salariés
02 31 28 28 28
* A noter qu'une assistance téléphonique 24/24h également intitulée SOS Salariés a été mise en place par le CFE-CGC. Vous pouvez la contacter au 0825 057 241 (0,15 euros TTC la minute).