D'Austerlitz à Maisons-Alfort en 40 minutes par voie fluviale. Dès la mi-2008, ce sera possible grâce à la création d'une navette sur la partie est de la Seine et sur la Marne.
Le
Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) votera, le 11 juillet prochain, le lancement de ce projet pour une période de tests de deux ans. Le département des Hauts-de-Seine, également candidat, attendra. Un budget d'environ cinq millions d'euros par an devrait y être consacré, avant d'éventuellement prolonger la ligne jusqu'à Suresnes (Hauts-de-Seine), et aussi sur la branche sud de la Seine
, jusqu'à Vitry (Val-de-Marne).
Ce projet est défendu depuis des années par Denis Baupin, adjoint (Verts) chargé des Transports à la Mairie
de Paris, qui compte « démontrer la faisabilité et l'efficacité d'une telle structure ». « On a ramé pour convaincre de lancer ce projet », ironise-t-il. Catherine Candelier, conseillère régionale (Verts), vice-présidente du Port autonome de Paris, et spécialiste des transports fluviaux, explique que « cela fait longtemps que les "villes mouillées" souhaitent mettre en place un système de navigation fluviale ». La Ville
de Paris semble avoir anticipé cette décision, car le port autonome a été chargé de lancer un vaste programme de rénovation des stations portuaires de l'Est parisien, à Tolbiac et Ivry-sur-Seine. Et une nouvelle station ouvrira début 2008 à Austerlitz. Le Stif compte rendre cette navette accessible avec un Ticket T+ ou avec une Carte orange. L'idée de faire payer un supplément - envisagé au début des études - est abandonnée. « Il faut que ce soit bon marché et facile d'utilisation si l'on veut avoir des résultats probants en termes de fréquentation », clament Denis Baupin et Catherine Candelier.
Cette navette doit relier Austerlitz à Ivry en 30 minutes et Maisons-Alfort à Austerlitz en 42 minutes. Il lui faudra 26 minutes pour relier Maisons-Alfort à Bercy « et sur ce trajet, le client ira plus vite par bateau que s'il prenait les transports classiques », explique la Ville.
Le Batobus, qui navigue actuellement sur la Seine
, dispose de trente escales et enregistre 800 000 voyages par an. Des études estiment que la future navette fluviale pourrait enregistrer quatre millions de voyages par an sur la totalité de la ligne, de Suresnes à Vitry. Un appel à candidature sera lancé après le 11 juillet pour attribuer le marché du Val-de-Marne. Batobus « réfléchit » à se porter candidat.