La rencontre des pays les plus industrialisés du G8 s'ouvre ce mercredi sous très haute tension en Allemagne, alors que la crispation croissante entre les Etats-Unis et la Russie a pris le pas sur le programme prévu, qui donne la priorité au climat.
Pour son premier sommet G8, Nicolas Sarkozy, le nouveau président français, n'aura pas la tâche facile pour obtenir des résultats ambitieux dans la lutte contre le changement climatique et l'aide à l'Afrique. Car la rencontre annuelle des chefs d'Etat et de gouvernement des huit pays les plus industrialisés qui s'ouvre ce mercredi à Heiligendamm, coquette station balnéaire de la mer Baltique transformée pour l'occasion en camp retranché, s'annonce des plus tendues, après les vifs échanges de ces derniers jours entre le président des Etats-Unis, George Bush, et le président russe, Vladimir Poutine.
Cette fois, la crispation porte sur le projet américain de déployer un bouclier antimissile en Europe de l'Est, violemment rejeté par Moscou. Autant dire que la confrontation entre George Bush et Vladimir Poutine risque d'occulter les âpres débats prévus sur le réchauffement climatique, dont l'Allemagne a fait sa priorité pour ce sommet.
Même s'il a fait un pas récemment en reconnaissant les effets nocifs des émissions de gaz à effet de serre, le président américain veut ouvrir un nouveau cycle de négociations avec les grandes économies mondiales mais hors du cadre de l'ONU. Or l'Allemagne, qui bute déjà sur le refus américain de fixer des objectifs contraignants de réduction du CO2, ne l'entend pas de cette oreille. Le pays hôte ne manque pas de soutiens. Le Canada, soutenu par le Japon, a souligné lundi la nécessité de réduire d'au moins de moitié les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2050. Nicolas Sarkozy a appelé, de son côté, à adopter "des objectifs chiffrés."
La Chancelière allemande, Angela Merkel voudrait aussi impliquer dans les efforts climatiques les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Mexique, Afrique du Sud). A ce sujet, Pékin a fait un pas lundi en annonçant sa volonté de réduire ses émissions de CO2 d'environ 50 millions de tonnes d'ici à 2010.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 doivent aussi s'entretenir de l'aide aux pays africains, autre priorité de la présidence allemande.