Des chercheurs danois de l'Institut National de Recherche Environnementale (NERI-DMU) travaillent sur un projet de production de bioénergie à base de la laitue de mer (ulva lactuca)
Les algues aquatiques représentent un énorme potentiel inexploité pour la production énergétique. La combustion des ressources fossiles a un impact significatif sur l'environnement en raison des émissions de C02 engendrées. Et ce sont des ressources limitées. L'alternative à ces énergies : l'exploitation de la biomasse. Mais la biomasse utilisée actuellement, comme le blé, le maïs et le pois est aussi une ressource alimentaire mondiale dont la demande est forte et la production limitée. Il est ainsi nécessaire de développer des méthodes de production de biomasse alternatives pour ne pas provoquer de déséquilibre, destinées à la production énergétique : d'où la laitue de mer.
Jusqu'à présent, la production de bioéthanol à partir de macro-algues comme l'ulva lactuca n'a pas été évaluée. Des estimations préliminaires révèlent qu'il est possible de produire 700 fois plus de biomasse par hectare comparé à un champ de blé traditionnel. L'ulva a une croissance très rapide et contient un pourcentage plus élevé d'hydrates de carbone comparé au blé qui est le substrat utilisé aujourd'hui pour la production de bioéthanol. Il y a donc clairement un potentiel énorme pour adapter ces espèces à la production d'énergie. L'ulva et les espèces liées sont largement répandues dans la plupart des régions du monde et sont souvent dominantes dans des zones eutrophiques où elles posent grand problème aux écosystèmes locaux. Dans les zones à très fort taux de biomasse, ces algues peuvent être cultivées et utilisées pour la production de bioéthanol, résolvant ainsi un problème environnemental. L'objectif du projet de ces chercheurs : acquérir les connaissances et les techniques optimales pour la production et la fermentation de cette biomasse.
Les chercheurs souhaitent développer des plateformes de production de cette algue qui utiliseraient le C02 excédentaire produit par les centrales électriques et l'engrais pour la production de biomasse. Cela permettrait de neutraliser la production de C02 et de diminuer les coûts liés aux quotas de C02 au Danemark. L'utilisation de l'engrais contribuerait à réduire les problèmes liés au surplus d'engrais provenant de l'agriculture. La production de biomasse est limitée au Danemark pour cause de disponibilité des champs. La production de biomasse aquatique augmenterait donc considérablement la production de biomasse par hectare.
Source : ambassade de France au Danemark