Ils étaient 10 à 20 millions en 1950. Un peu plus de 800 millions l'année dernière. Et près de 1 milliard dans trois ans à peine ! Selon l'Organisation mondiale du tourisme, un milliard de personnes se déplaceront hors de leurs frontières nationales, en 2010. Quel avenir pour le secteur touristique en Tunisie ? Pour assouvir leurs besoins de détente, de dépaysement et leur curiosité. Une véritable onde de choc à laquelle la Chine Le tourisme de masse étouffe les pays tels que la Tunisie. Fatigués la Tunisie. En Allemagne, 400 000 voyageurs pratiquent déjà le tourisme équitable, aussi baptisé « éthique » ou « solidaire ». En France, une quarantaine d'opérateurs se partagent le marché, rassemblés autour d'une charte du tourisme équitable. Mais que vient faire l'équitabilité dans tout cela ? L'invention du tourisme équitable consiste à inviter les gens - tant les visiteurs au Nord que les « visités » au Sud - à réfléchir à leur avenir et à leurs responsabilités. En somme, passer du développement du tourisme au tourisme de développement. Sur l'île de Djerba, par exemple, fréquentée chaque année par 800 000 Européens, le développement touristique empiète sur les activités agricoles, au point que l'île ne produit plus, aujourd'hui, que 10 % de ses besoins alimentaires. D'une autre part, en Tunisie, l'effectif de touristes allemands qui constituaient à une certaine période, la colonne dorsal du chiffre de nuitées réalisé sur l'Europe, est en nette diminution durant ces dernières années. Une baisse imputable au peu de variété des services et de l'animation réduite au sein des zones touristiques ajoutés à un manque de communication sur les autres particularités du marché tunisien et de son riche patrimoine. Il est à relever aussi que, grâce aux compagnies aériennes à tarifs réduits et aux formules « tout compris », des cohortes de touristes du Nord se précipitent, chaque année, vers des destinations toujours plus éloignées, devenues financièrement abordables. De ce fait, la proximité du marché tunisien ne compte pas plus que ça sur la balance du choix des deux tiers des populations d'Europe et d'Amérique du Nord qui prennent l'avion chaque année pour goûter au luxe de l'oisiveté vacancière. Alors pour garantir le succès de notre secteur de tourisme, que faut il faire ? A savoir, avant tout, que le tourisme est un gigantesque business. Dans le classement des activités commerciales les plus florissantes, le tourisme occupe, en effet, la toute première place en Tunisie mais aussi à l'échelle mondiale. Il faudrait penser au tourisme comme une opportunité pouvant contribuer durablement au développement, d'inéquitable, absorbant efforts de développement et ressources naturelles, d'une tendance renforçant et banalisant les relations dominants/dominés qui pousse nos jeunes à se détacher corps et âme de leurs valeurs, au respect de la diversité culturelle et des équilibres sociaux et naturels souvent fragiles. Les responsables qui dessinent les traits de la politique tunisienne dans ce secteur doivent penser aux emplois que génère ce secteur vital à notre économie, à la pérennité de ces emplois dans le respect des besoins propres des populations locales en eau et en énergie, sans omettre qu'il faudrait endiguer la fragilité de l'emploi saisonnier qui fait tourner les économies locales (hôtellerie, restauration, vente de souvenirs, etc.) Ainsi, éviter toute forme de dépendance en intégrant au mieux les coûts sociaux et environnementaux. Arrêter de faire de la destination Tunisie une destination bas de gamme, chose qui n'a pas servi nos objectifs de développement durable. D'ailleurs, il faut reconnaître que l'engagement de la Tunisie Toutefois, ce n'est pas la diversification des offres et des prestations qui sont en question, ni le projet qui vise à étendre la saison touristique sur toute l'année. Ce qui est en cause ici c'est le degré de synergie qui existe entre les exigences des promoteurs hôteliers et autres tours opérateurs et les besoins durables et permanents de notre économie. Le tourisme équitable peut représenter une ébauche de réponse, timide à vrai dire pour le moment, mais qui est promise à de brillantes perspectives d'avenir. En Afrique du Sud, ce secteur dispose d'un label de qualité spécifique. La Belgique D'autres glissent une touche d'écologie ou d'humanitaire dans leur programme, en offrant des produits biologiques pour les repas ou en choisissant des infrastructures plus petites, mieux intégrées dans le paysage ou contribuant à l'économie de la région visitée. Certains voyagistes vont plus loin. Ils prévoient de larges temps de rencontre entre leurs clients et les populations locales. Ils veillent à ce que les itinéraires soient fixés d'un commun accord avec celles-ci (afin d'éviter toute forme de dépendance) et que les bénéfices financiers des visites (achat d'artisanat) soient redistribués selon des règles démocratiques, afin d'éviter la déstructuration sociale des communautés. Les itinéraires touchés pour le moment dans ce domaine, sont situés pour la plupart dans des régions désertiques à Kébili où on leur offre de s'immiscer et de partager la vie quotidienne des populations et des villageois. Une forme de tourisme qui pourrait fleurir dans d'autres régions tunisiennes et représenter une manne de projets de développement en partenariat avec des hommes et des femmes venus d'outre mer, pour peu qu'on s'y engage. Définition du tourisme équitable Le tourisme équitable est un ensemble d’activités et de services, proposé par des opérateurs touristiques à des voyageurs responsables, et élaboré par les communautés d’accueil, autochtones (ou tout au moins en grande partie avec elles). Ces communautés participent de façon prépondérante à l’évolution de la définition de ces activités (possibilité de les modifier, de les réorienter, de les arrêter). Elles participent aussi à leur gestion continue de façon significative (en limitant au maximum les intermédiaires n’adhérant pas à ces principes du tourisme équitable). Les bénéfices sociaux, culturels et financiers de ces activités doivent être perçus en grande partie localement, et équitablement partagés entre les membres de la population autochtone. |