Un accord a été conclu début août entre les firmes Toyota, Nissan, Mitsubishi Motors, Mazda, Isuzu, Hino et Nissan Diesel et 520 résidents de Tokyo qui imputent leur asthme aux gaz d'échappement des véhicules diesel. Les fabricants vont leur verser au total 7,4 millions d'euros.
C'est une première, qui met fin à onze ans de procédure judiciaire. Sept constructeurs automobiles japonais, accusés par des personnes asthmatiques de Tokyo d'être à l'origine d'une centaine de décès causés par les gaz d'échappement des véhicules diesel, ont accepté d'indemniser ces malades. L'accord a été conclu début août entre 520 résidents de Tokyo, des organismes publics et les constructeurs de voitures et de poids-lourds Toyota, Nissan, Mitsubishi Motors, Mazda, Isuzu, Hino et Nissan Diesel. Révélé par Le Monde, l'accord a été confirmé par les intéressés.
Les constructeurs automobiles verseront aux plaignants un total de 7,4 millions d'euros (1,2 milliard de yens) d'indemnités, et financeront en plus un programme de soins médicaux sur cinq ans destinés aux asthmatiques. La mairie de Tokyo et la société d'autoroutes de Tokyo, Metropolitan Expressway, participeront également au financement de ce plan médical.
Lancée en 1996 par près de 100 malades - rejoints ensuite par plusieurs centaines d'autres -, la procédure visait le gouvernement japonais, la préfecture de Tokyo, une compagnie d'autoroutes et les fabricants d'automobiles et de camions. Le tribunal régional de Tokyo avait condamné en 2002 la préfecture et la société d'autoroutes à indemniser sept plaignants vivants à moins de 50 mètres d'axes routiers très fréquentés à Tokyo mais avait exonéré les constructeurs. L'affaire devait être rejugée en appel cette année, sachant que plus de 100 personnes ayant engagée une procédure sont mortes.
Les asthmatiques se sont félicités de l'accord conclu avec l'industrie automobile, mais ont souligné que quelques problèmes restaient en suspens. "Seuls les asthmatiques vont recevoir les bénéfices, et pas les personnes qui souffrent de bronchites chroniques et d'autres maladies respiratoires", a déploré un des plaignants, Hiroko Ozawa, cité par l'AFP (Agence France Presse). "Mais nous avons accepté le compromis, car si nous l'avions rejeté, les patients n'auraient rien obtenu du tout".