Washington ne veut pas inviter de ministres à la conférence internationale sur le climat les 27 et 28 septembre à laquelle le président George W. Bush avait pourtant appelé avec insistance, ce à quoi s'opposent des pays de l'UE dont l'Allemagne, selon l'hebdomadaire Der Spiegel.
La Maison Blanche a formellement démenti ces informations. "Cette information est complètement fausse. Nous avons déjà confirmé la venue de ministres (y compris des Affaires étrangères) et nous allons continuer à le faire", a indiqué samedi Scott Stanzel, un porte-parole de la Maison Blanche.
Les Américains ne souhaitent que la présence de fonctionnaires "de deuxième ou troisième rang" pour se concerter sur les mesures de lutte contre le réchauffement climatique, rapporte le magazine à paraître lundi citant des cercles proches du gouvernement allemand.
Berlin craint que Washington veuille vider de son contenu la conférence et empêcher que des décisions politiques concrètes puissent y être prises, selon la même source.
L'Allemagne et d'autres gouvernements de l'Union européenne ont protesté auprès de Washington et réclamé que leurs ministres soient invités, comme pour Berlin, le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier ou le ministre de l'Environnement Sigmar Gabriel, ajoute Der Spiegel.
M. Bush a invité 15 pays ainsi que l'Union européenne et l'ONU à cette rencontre, proposée le 31 mai, à la veille du sommet du G8 à Heiligendamm (Allemagne), où la lutte contre le réchauffement climatique a dominé les discussions.
Les Etats-Unis, responsables de 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, refusent de ratifier le protocole de Kyoto sur ces gaz responsables du réchauffement climatique. Mais la nouvelle majorité démocrate au Congrès, l'opinion publique et même la Cour suprême, pressent le gouvernement d'agir.
Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) estime la hausse probable des températures mondiales de 1,8 à 4°C en 2100 par rapport à 1990, sans exclure une hausse allant jusqu'à 6,4°C. Il affirme qu'il est parfaitement possible de lutter contre ce changement aux conséquences catastrophiques avec les technologies actuellement disponibles et pour un coût raisonnable, mais qu'il faut faire très vite.