L’observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), a exprimé sa vive préoccupation face à la confiscation de la démocratie et de l’Etat de droit au Congo, mardi soir à Brazzaville, à la veille de la commémoration du 47ème anniversaire de l’indépendance du Congo. |
La confiscation de la démocratie et de l’Etat de droit se caractérise par des élections truquées, des détenus politiques, la paupérisation des citoyens et l’impunité généralisée, indique l’OCDH dans son communiqué, déplorant l’organisation chaotique, les dysfonctionnements et les insuffisances relevés lors du premier tour des législatives congolaise le 24 juin dernier. Les mêmes insuffisances ont refait surface au second tour, le 5 août, en dépit de l’engagement des autorités congolaises pour une meilleure organisation de ce 2ème tour du scrutin, indique le communiqué. L’OCDH est scandalisée par le cafouillage politico-juridique orchestré par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation qui, le 12 août 2007, s’est mué en juge électoral en invalidant les résultats des éléctions dans la circonscription de Mabombo (département de la Bouenza), sans laisser à la cour constitutionnelle le droit d’user de ses prérogatives, poursuit le texte. ‘’Au moment où 70% de la population congolaise croupit dans la misère, le président de la République rate une occasion pour se prononcer , non seulement sur la corruption généralisée qui mine l’administration publique, mais aussi sur les différents scandales financiers et autres démêlés judiciaires largement médiatisés, liés notamment à la gestion et à la commercialisation du pétrole congolais, mettant en cause les responsables de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) et certains membres de sa famille’’, s’insurge l’OCDH. L’organisation humanitaire dénonce la détention injustifiée et sans jugement des personnes civiles et militaires à la Direction centrale des renseignements militaires depuis mars 2004 et à la prison de Brazzaville depuis le début de l’année 2005, notamment le lieutenant-colonel Serge André Mpassi, le capitaine Bartel Dibondo, le lieutenant Louis Marie Mizingou, l’adjudant-chef Miyalou Alphonse et le capitaine Bertin Pandi-Ngouari. Arrêtés entre janvier et mars 2005, ces militaires sont toujours détenus à la prison de Brazzaville sans jugement, au détriment de tous les instruments pertinents en matière des droits de l’Homme librement ratifiés par le Congo. Trois ressortissants de la République Démocratique du Congo (RDC) sont également en situation de détention prolongée depuis 2004 à la Direction centrale des renseignements militaires: le major magistrat Germain Ndabamenya Atikilome, le major aumônier kimbanguiste Médard Mabwaka Egbonde et le capitaine de police Bosch Ndala Umba, poursuit le communiqué de l’OCDH. L’organisation humanitaire recommande au président Denis Sassou N’guesso de mettre en place une structure permanente et indépendante d’organisation des élections comprenant des représentants du gouvernement, des partis politiques et de la société civile, d’organiser un recensement spécial de la population en vue d’en extraire un corps électoral fiable, de diligenter le processus de mise en œuvre de la loi votée par le parlement en juin 2007, instituant un observatoire national de lutte contre la corruption, et lui accorder une réelle indépendance d’action. |