Le National Geographic propose "Conte au cœur de l’Arctique", un documentaire adroit, où l’on constate l’incidence des changements climatiques sur une génération d’ours polaires et de morses.
Longtemps nié, le réchauffement de la planète est devenu le sujet à la mode chez les Américains.
Al Gore s’est impliqué dans An Inconvenient Truth, les rockeurs ont pris part au Live Earth, même les Simpson en ont traité lors de leur passage au grand écran.
Pas étonnant que le National Geographic renchérisse en nous proposant Conte au cœur de l’Arctique, un documentaire adroit, où l’on constate l’incidence des changements climatiques sur une génération d’ours polaires et de morses.
Quand les verts causent Blanc. Taille du texte Imprimer Envoyer À consulter aussi Lisez d'autres articles sur ces sujets : Réchauffement de la planète (99%) À consulter aussi Vrai qu’avec La Marche de l’empereur ou La Planète blanche on n’est plus à un film près sur l’Arctique ou l’Antarctique. Or force est d’admettre qu’on est loin d’avoir tout dit. Les réalisateurs Adam Ravetch et Sarah Robertson ont réussi un remarquable tour de force en suivant l’évolution de deux animaux sur une période de huit ans pour en tirer à la fois une histoire divertissante et un inquiétant constat sur ce qui se trame au pôle Nord. Nanu, une ourse polaire, voit le jour dans des conditions difficiles. Sa mère constate que son territoire de chasse est en train de se transformer et peine à nourrir ses petits. Elle sera contrainte d’abandonner sa fille alors que celle-ci a deux ans. Nanu apprendra à la dure et frôlera la mort à maintes reprises. Parallèlement, dans l’eau, naît Seela. Pour cette jeune femelle morse, la vie n’est pas aisée non plus. Les banquises, où elle peut se réchauffer, se font rares et il faut chercher de nouveaux territoires pour survivre, ce qui peut impliquer jusqu’à une semaine de nage intensive sur 300 km... Conte au cœur de l’Arctique bénéficie d’images saisissantes. Ici, des morses qui apprennent à se reconnaître en frôlant leurs moustaches les uns sur les autres. Là, des ours polaires commençant à se tenir sur leurs pattes... Plus qu’aux paysages, c’est à ces animaux devenus personnages auxquels on s’est attardé. Parfois les séquences souffrent un tantinet de pixellisation, de couleurs ternes ou encore de « noise » propre aux appareils numériques, des irritants qu’on pardonne sans mal en raison de ce qui a été capté. On est davantage agacé par cette volonté de faire « grand public », au risque de ternir les qualités artistiques du film. On est ainsi allé chercher Queen Latifah pour jouer les narratrices (en français, on a droit à Anne Dorval, impeccable), on a inséré des chansons pop, rock ou punk plutôt mal assorties, côtoyant une bande sonore instrumentale truffée de clichés, on a insisté un peu sur les gags faciles... Et en fin de programme, après nous avoir souligné que, si la tendance se maintient, toutes les glaces seront fondues en Arctique en 2040, on nous énumère les saines habitudes de vie. En dépit de ces éléments didactiques lui garantissant une entrée dans les écoles, Conte au cœur de l’Arctique est un documentaire solide, qui a de quoi séduire petits et grands.