Un collectif d'ONG environnementales a mis en garde, jeudi, le gouvernement gabonais sur la menace de destruction de certains des 13 parcs nationaux du pays à cause de différents permis attribués à des opérateurs économiques, notamment chinois.
Dans une conférence de presse tenue dans la capitale, les représentants des ONG Croissance saine environnement, Brainforest et la coalition Publiez ce que vous payez (PCQVP), ont dénoncé le permis attribué aux chinois pour la construction d'un barrage hydroélectrique vers les chutes de Kongou situées dans le parc national de l'Ivindo (nord est).
Ce barrage permettra d'exploiter le riche gisement de fer de Bélinga attribué aux chinois.
« Nous ne sommes pas contre l'exploitation des richesses de notre pays, mais le gouvernement doit savoir concilier ses intérêts entre la protection de l'environnement et le développement économique », a déclaré Marc Ona, président de Brainforest.
Selon lui, construire le barrage à côté de ces plus belles chutes du monde après celles du lac victoria, mettrait fin au projet de développement de l'écotourisme dans cette zone qui a déjà englouti d'importants investissements.
« La zone choisie pour accueillir le futur barrage est située dans le parc national de l'Ivindo », a martelé Marc Ona qui n'a pas en retour proposé une solution alternative pour le futur barrage. La construction de celui-ci est obligatoire pour exploiter le fer de Bélinga.
M. Ona a par ailleurs déploré les activités d'exploration pétrolière dans la réserve marine de Loango. Il a aussi fustigé le déclassement de la forêt de la Mondah située dans la périphérie nord de Libreville. C'est cette forêt qu'a visité le président français Nicolas Sarkozy lors de sa récente visite au Gabon.
Pour sa part, le président de l'ONG Croissance saine environnement, Nicaise Moulombi, a dénoncé certaines pratiques peu orthodoxes de Shell Gabon. Cette société pétrolière aurait enfoui dans le sable plusieurs milliers de tonnes de ferraille et d'huiles usées.
« C'est depuis 40 ans que ça dure », a stigmatisé le président de l'ONG Croissance saine environnement. L'ONG aurait mené une enquête indépendante dans cette zone classée interdite.
Un dossier sur ce sujet a été publié dans le journal Croissance saine environnement, appartenant à l'ONG, depuis près de deux semaines mais la société pétrolière n'a pas officiellement réagi à ces accusations.
M. Moulombi a demandé au pétrolier de faire visiter à des spécialistes assermentés les zones mises en cause « pour lever le doute sur cette affaire ».
On rappelle qu'en mars 2006, les mêmes ONG environnementales ont protesté, dans une conférence de presse, contre le projet de construction du nouvel aéroport de Libreville sur le site de Malibé II (Nord de Libreville), un site classé à cause de la présence d'une importante population d'oiseaux et d'une forte concentration de tortues marines.