Le réchauffement climatique est le plus grand défi à la sécurité mondiale depuis la Guerre froide, estiment des experts de la question, ajoutant que le public n'était pas encore conscient des risques et des solutions possibles.
"Nous n'avons pas encore pris collectivement conscience de l'ampleur de la tâche qui nous attend", a déclaré John Ashton, ambassadeur britannique du réchauffement, s'exprimant lors d'un séminaire sur le climat à Ny Alesund, en Norvège.
Selon lui, le réchauffement devrait être considéré comme une question de sécurité, tout comme le terrorisme, afin de promouvoir une lutte plus active contre les émissions de gaz à effet de serre.
"La Guerre froide est le dernier problème d'envergure auquel le monde a fait face sur autant de fronts : économique, politique, industriel", a-t-il comparé.
Selon d'autres spécialistes, la question du coût des réductions d'émissions était trop débattue, et celle des risques liés aux inondations et sécheresses, pas assez.
"On devrait considérer le réchauffement comme un défi totalement nouveau, plutôt que se demander combien cela va coûter", a déclaré Joergen Randers, économiste norvégien. Le traitement du phénomène comme une question de sécurité pourrait faciliter cette approche.
Selon un rapport de l'Onu publié cette année, même les mesures les plus rigoureuses n'entraîneraient que 3% de baisse du PIB mondial en 2030.
Mais les scientifiques déplorent la difficulté qu'il y a à éveiller les consciences chez le public et les industriels.
Selon Randers, la façon la plus économique de réduire les émissions serait que chacun baisse le chauffage domestique d'un degré Celsius et porte un pull en cas de froid plutôt que de pousser les radiateurs.
"On peut faire cela sans perte de confort", a-t-il estimé, ajoutant qu'une autre solution serait de faire payer plus cher le chauffage au-delà de 18°C.
Les participants au séminaire voient des raisons d'espérer, comme la notation en Europe des appareils électriques en fonction de leur consommation, qui pousse certains magasins à ne plus vendre que les moins gourmands en électricité.