Un éleveur-agriculteur du Lot ayant semé du maïs transgénique s'est suicidé en se pendant à un arbre dans son champ de Girac, près de Bretenoux, où des manifestants anti-OGM avaient prévu d'organiser dimanche un pique-nique anti-OGM.
Le parquet de Cahors a ouvert une enquête afin de rechercher les causes de la mort, même si le suicide ne fait pas de doute, ajoute-t-on de même source, soulignant cependant "la difficulté de faire le lien entre une manifestation qui s'annonçait pacifique et ce geste".
La préfète du Lot, Marcelle Pierrot, s'est rendue sur l'exploitation afin de rencontrer la famille. Elle s'est également entretenue avec des militants anti-OGM.
Le pique-nique anti-OGM, à proximité des cultures de maïs OGM semé par l'éleveur-agriculteur pour l'alimentation animale, a été annulé au dernier moment, lorsque les militants anti-OGM ont appris le décés de l'exploitant.
"Nous n'étions pas là pour faucher mais pour provoquer un débat sur les OGM", a expliqué Patrice Vidieu, le porte-parole de la Confédération paysanne du Lot, l'un des mouvements ayant organisé le pique-nique.
Les ministres de l'Ecologie et de l'Agriculture, Jean-Louis Borloo et Michel Barnier, ont adressé leurs condoléances à la famille de l'éleveur.
"Dans le souci de respecter le deuil de la famille et de prévenir toute interprétation hâtive", ils ont lancé "un appel commun à l'apaisement et à la dignité à l'intention de tous les acteurs du débat sur les OGM".
Les deux ministres rappellent dans un communiqué "que la question des OGM reste ouverte dans notre pays. Elle n'est pas tranchée et ne pourra l'être qu'à l'issue d'un véritable débat de société, dans un climat serein, au cours duquel tous les points de vue pourront être entendus. Les travaux actuellement conduits à l'occasion du Grenelle Environnement offrent précisément le cadre d'une telle réflexion", estiment-ils.
MM. Borloo et Barnier indiquent également "que l'Etat ne tolèrera aucune forme de violence à l'égard des biens et des personnes. Un débat constructif sur les OGM impose que tous les acteurs s'engagent à respecter les règles élémentaires d'un Etat de droit, ceci sans préjuger des conclusions des contentieux déjà engagés".
Plusieurs actions de militants anti-OGM, demandant un moratoire sur cette question, ont eu lieu ce week-end en France, notamment dimanche matin près de Murviel-lès-Béziers (Hérault), où une cinquantaine de militants, dont José Bové, ont arraché des pieds de maïs transgénique avant de les déposer à la sous-préfecture de Béziers.