Le réchauffement climatique démultiplie les risques d’inondations, de tempêtes et d’incendies de forêt. Est-il possible de s’assurer contre de tels risques auprès des compagnies d'assurance ? Quelle est la situation dans les pays en voie de développement ?
Depuis le passage dévastateur de l'ouragan Katrina en Nouvelle Orléans durant l’été 2005, deux fois plus d’américains (33%) pensent que le réchauffement climatique est le problème environnemental le plus important de ce siècle. Depuis septembre 2006, les citoyens de Californie sont légalement contraints de limiter leurs émissions de gaz à effet de serre. Rajoutons à cela le succès inattendu du documentaire d’Al Gore "une vérité qui dérange » et il semble évident que désormais le secteur financier ne puisse plus ignorer le réchauffement climatique. Le secteur des assurances est directement concerné. D'une part, ce secteur doit se préparer aux possibles effets négatifs du dérèglement climatique sur leurs clients commerciaux et privés. D'autre part, le secteur peut également aider proactivement à limiter les risques économiques en s'occupant des produits et des services qui contribuer une économie pauvre en carbone.
Selon un rapport du Chartered Insurance Institute (CII), la plus grande organisation professionnelle du secteur, l'étude des prévisions en matière de réchauffement climatique et l’analyse des risques les plus importants doivent s’intensifier. Les propriétaires de biens immobiliers doivent être informés des risques qu’ils encourent et dérèglement la façon d’agir pour limiter les risques (en se protégeant des éventuels dégâts causés par les tempêtes, en déménageant vers des zones situées au dessus du niveau de la mer…). En concertation avec le gouvernement et les experts, la couverture financière des risques doit être améliorée, et des réserves complémentaires doivent être envisagées. En parallèle, le passage d’une économie basée sur les énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre, à une économie basée sur des sources d'énergie renouvelables doit être renforcée. La aussi, les assureurs ont un rôle à jouer. Munich Ré, numéro deux mondial du secteur des réassurances, et l’un des sponsors de l’étude du CCI, estimait que les dommages causés en janvier 2007 dans le nord de l’Europe par la tempête Kyrill devraient coûter 5 à 6 milliards d'euros. Pour Katrina, la note s’élevait à 50 milliards de dollars. Pas vraiment une bagatelle…
Dans les pays développés, la plupart des assureurs continuent à penser que les pertes éventuelles seront compensées par la hausse du prix des polices d’assurance. Dans les pays les plus pauvres d’Afrique et d’Asie, il est moins question du remboursement de biens matériels que de la sauvegarde de vies humaines. Vers quelle compagnie d'assurance peut-on se tourner ? Des milliers de personnes se trouvent dès lors totalement désarmées face aux catastrophes naturelles. Le dérèglement du climat n’est pas prêt de nous rassurer.
Antoine Pennewaert (06/08/2007)
Plus d'infos :
Impacts du changement climatique sur les assurances (ENPC)
Changements climatiques: les assurances déclarent forfait
Climate Change and Insurance (Allianz Group/WWF-USA)
Climate Change and insurance (CII)