Le réchauffement climatique pourrait faire décliner une grande partie de l’agriculture mondiale d’ici 2080, la productivité pouvant ainsi s’effondrer dans certains pays en développement et s’améliorer dans certains pays riches, d’après une étude publiée mercredi.
L’Inde, le Pakistan, la plupart des pays d’Afrique et les plupart des pays d’Amérique Latine seraient les plus touchés par ce déclin de l’agriculture a déclaré l’économiste William Cline, l’auteur de l’étude.
Les Etats-Unis, une grande partie de l’Europe , la Russie, et le Canada connaîtraient probablement des gains agricoles si le réchauffement climatique continue sur sa lancée, d’après l’étude.
Dans l’ensemble, la productivité agricole du monde était prévue pour décliner de 3 à 16% d’ici 2080, d’après l’étude publiée par le Centre pour le Développement Mondial et l’Institut Peterson pour les Sciences Economiques Internationales.
Parmi les pays développés, l’avenir de l’Australie est le plus sombre, avec des déclins prévus des récoltes entre 16 et 27% d’ici 2080.
Dans le monde en développement, les déclins de l’agriculture de l’Inde étaient prévus entre 29 et 38% alors qu’au Soudan et au Sénégal, la productivité de l’agriculture diminuerait de plus de 50%.
La grande différence entre le minimum et le maximum des déclins ( de 16 à 27% pour l’Australie par exemple) dépend de la quantité de dioxyde de carbone que pourront absorber les plantes, a indiqué William Cline. Les plantes absorbent le dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique, émis par les centrales électriques de charbon, les véhicules à essence et certains processus naturels.
Certains analystes maintiennent que le réchauffement climatique pourrait en vérité être une aubaine pour les cultures, rendant ainsi l’impact des changements climatiques provoqués par les hommes négligeables. Ils citent des études de laboratoire qui ont montré les gains potentiels dans les récoltes de plus de 30% quand les émissions de dioxyde de carbone étaient en hausse.
William Cline n’est pas d’accord avec ces suppositions, et il assure que des tests similaires réalisés dans des champs avaient montré des gains d’environ 30%. Il a déclaré que l’augmentation des cultures grâce à la soi-disant fertilisation par le dioxyde de carbone, avait tendance à diminuer rapidement.
Pour le blé, il y a déjà tellement de dioxyde de carbone dans l’atmosphère qu’en mettre plus n’aiderait pas à augmenter les récoltes, d’après William Cline. Le blé, le riz et le soja continuent de bénéficier de l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone mais cette amélioration est susceptible de s’arrêter.
« Il semble que les récoltes mondiales des principales céréales ont en fait ralenti, et que la Révolution Verte en a pris un coup » a indiqué William Cline, faisant référence à la transformation de l’agriculture entre les années 1940 et 1960.
Les pays du nord tels que certaines parties des Etats-Unis, de la Russie et du Canada connaîtraient des saisons de croissance des cultures plus longues avec le réchauffement climatique. Mais William Cline pense que le monde ne pourrait probablement pas dépendre de l’augmentation des récoltes dans ces régions.