Le réchauffement climatique a un "impact fort" sur les glaciers de montagne à toute altitude, comme le démontrent deux études rendues publiques cette semaine par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Les recherches ont été menées sur les glaciers du Dôme du Goûter et de Saint-Sorlin, situés respectivement à 4.250 mètres et 3.400 mètres d'altitude.
L'étude sur le Dôme du Goûter, dans le massif du Mont Blanc, a consisté à effectuer des relevés de températures en 1994 et 2005, à l'aide de capteurs disposés le long de trous de forage profonds de 140 mètres. Les chercheurs, faisant notamment partie du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement (LGGE, CNRS/Université Grenoble 1), ont constaté "une augmentation de la température de 1 à 1,5 degré Celsius sur les 60 premiers mètres de glace" en neuf ans.
"En l'absence de stations météorologiques, ce résultat est le premier qui atteste un réchauffement atmosphérique à ces hautes altitudes", précise le CNRS dans un communiqué daté de jeudi.
Les simulations portant sur le futur montrent, que quel que soit le scénario de réchauffement utilisé, les glaciers des Alpes actuellement "froids", situés entre 3.500 et 4.250 mètres, avec une température en profondeur oscillant entre 0 et -11 degrés Celsius, pourraient devenir "tempérés", avec une température en profondeur de 0 degré Celsius au cours de ce siècle, selon l'étude.
Au glacier de Saint Sorlin, dans le massif des grandes Rousses, les chercheurs ont par ailleurs travaillé à partir de bilans de masse du glacier effectués entre 1981 et 2004.
Ils ont simulé l'évolution future du bilan de masse du glacier sur la base des conditions climatiques du site prédites par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) dans le cadre d'un scénario sur les émissions futures des gaz à effet de serre. Malgré un scénario climatique "relativement optimiste" (+1,8 degré Celsius d'ici 2100), la simulation montre que le glacier devrait avoir pratiquement disparu en 2060, laissant augurer une "destinée analogue pour l'ensemble des petits glaciers des Alpes situés à basse ou moyenne altitude", selon le CNRS.