Un sommet inédit d'une journée sur le réchauffement climatique s'est terminé lundi à New York sur l'affirmation par le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, d'un espoir de progrès en décembre, lors d'une conférence internationale cruciale
"J'ai entendu un appel clair des dirigeants du monde pour un progrès décisif" lors de la conférence de Bali (Indonésie), a dit M. Ban dans une déclaration finale.
"Cet événement a envoyé un puissant signal politique au monde, et à la conférence de Bali, selon lequel existent au plus haut niveau la volonté et la détermination de rompre avec le passé et d'agir de manière décisive", a-t-il ajouté.
La conférence de Bali, du 3 au 14 décembre, doit tracer la feuille de route de négociations devant mener à un nouvel accord global pour lutter contre le réchauffement climatique, devant remplacer à terme le Protocole de Kyoto.
Le sommet de New York a réuni 150 pays, dont 80 représentés par leur chef d'Etat ou de gouvernement mais le président américain George W. Bush n'y était pas.
Donnant le ton dès l'ouverture, M. Ban a appelé les délégués à "une prise de responsabilités sans précédent" pour lutter contre le défi du changement climatique, avertissant qu'ils seraient jugés là-dessus par les générations futures.
Les Européens ont mis le monde en demeure de réduire de moitié d'ici à 2050 les émissions de gaz à effet de serre.
La Grande-Bretagne a ainsi affirmé que Bali devrait adopter un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre "d'au moins 50%" des niveaux de 1990 d'ici à 2050.
Un accord à Bali "devra être ambitieux", a déclaré le secrétaire d'Etat britannique à l'Environnement, Hilary Benn, appelant en même temps Washington à cesser de s'opposer à tout engagement contraignant en matière de réduction des émissions.
Ces engagements, qui ne s'appliquent qu'aux pays industrialisés parties au Protocole de Kyoto, ont motivé la décision de M. Bush d'abandonner ce traité en 2001. Selon lui, ils étaient trop coûteux pour l'économie américaine et injustes car ne s'appliquant pas aux pays en développement.
"Nous devons tous, y compris la plus grande économie du monde - les Etats-Unis - nous engager à des réductions contraignantes. Il est inconcevable d'espérer éviter un dangereux changement climatique sans cela", a dit M. Benn.
De leur côté, les pays en développement ont appelé les économies les plus riches à honorer leurs engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et à aider les économies émergentes à atténuer les conséquences du changement climatique.
"Aucun programme ou stratégie ne sera efficace sans des engagements financiers et un plus grand soutien technologique aux pays en développement", a déclaré le ministre pakistanais de l'environnement, Syed Faiçal Saleh Hayat, au nom du Groupe des 77, qui représente en fait 130 pays en développement et la Chine.
L'Union européenne (UE), le Canada et le Japon sont en faveur d'une réduction de 50% d'ici à 2050, avec l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés centigrades par rapport à l'époque pré-industrielle.
En outre, l'UE a décidé unilatéralement cette année de réduire ses émissions de 20% d'ici à 2020 et même de 30% si d'autres pays industrialisés en font autant.
"Il faut que tous les pays industrialisés et les grands pays émetteurs s'engagent sur cet objectif d'au moins 50% de réduction des émissions d'ici 2050", a aussi estimé le président français Nicolas Sarkozy.
"C'est une exigence collective. Le sort de chacun est lié à celui de tous. C'est une exigence de solidarité. Les plus pauvres seraient les premières victimes de notre égoïsme", a-t-il ajouté.
La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a affirmé que les Etats-Unis prenaient le changement climatique au sérieux, et a exposé des initiatives américaines pour promouvoir des technologies propres.