Terrena et ses OGM sous pression et sous contrôle

Plusieurs dizaines de militants anti-OGM se sont rassemblés hier soir devant le siège de Terrena à Ancenis. Vingt-huit hectares de maïs OGM ont été semés pour la première fois cette année en Maine-et-Loire dont les trois-quarts à l'initiative du groupe Terrena.

Ils dénonçaient l'attitude de la coopérative qui cultive, depuis fin mai à titre expérimental, 35 hectares de maïs transgénique dans le Maine-et-Loire et la Vienne.

Les militants espéraient également une réponse quant à l'avenir de ces semences.

« Nous avons demandé à Terrena de stocker ces OGM et de les mettre sous scellés. C'est l'unique décision qui permettrait d'apaiser le débat, affirme la confédération paysanne. Nous sommes déterminés à obtenir une réponse. » Pour Terrena, « il ne s'agit que d'une expérimentation sécurisée. La question des OGM est compliquée, nous souhaitons ouvrir la discussion pour que notre décision soit profitable à tous. »

Les manifestants espèrent aboutir à un accord rapidement.

Terrena poursuivra ses expérimentations OGM

Suite à la manifestation d'hier, un accord a été signé entre Terrena et les producteurs. Les essais OGM se poursuivent mais seront drastiquement contrôlés.

« Nous demandons la mise sous scellés des semences OGM. Puis leur destruction », tonne Patrick Baron, président de la Confédération paysanne 44. Hier, vers 18 h, 200 manifestants ont pénétré dans l'enceinte de la coopérative Terrena à Ancenis. Avec une idée fixe : stopper les essais d'OGM. Après plusieurs heures de discussion entre le conseil d'administration de Terrena et la délégation de manifestants, un accord est tombé. Terrena reste décideur de ses expérimentations OGM mais l'isolement sera renforcé et les contrôles multipliés, par les deux parties. « L'expérimentation sera poursuivie en toute transparence », affirme Christophe Courroussé, porte-parole de Terrena. Patrick Baron s'estime satisfait de cet accord. « C'est un excellent début, nous nous réjouissons des accords trouvés. L'isolement est le premier point sur lequel nous souhaitions insister. Terrena confirme sa logique de qualité. » « Terrena, c'est une partie de nous » Pourtant, en début de rassemblement, le ton n'était pas à la bonne entente. Réunis sur le parvis de la coopérative, les producteurs bio, membres de la coopérative et autres représentants de la Confédération paysanne 44 s'indignent, s'emportent. Visiblement émus. « Vous comprenez, Terrena, c'est une partie de nous, explique un producteur bio. On ne peut pas comprendre ce choix. Nous aimons Terrena : nous voulons la sortir de cette impasse et lui proposer une porte de secours. » Hubert Gravaud, président de Terrena, a tenu à rassurer les esprits agités. Et campe sur ses positions. « La décision est prise ; Terrena poursuivra les expérimentations OGM, explique-t-il sous les huées générales. Nous nous devons de maîtriser cette culture. Et puis, ce ne sont que des essais, nous en reparlerons tous ensemble en octobre. Nous discuterons des résultats et verrons s'il faut poursuivre ou pas. » Une question reste sur toutes les lèvres : qu'adviendra-t-il des trente-cinq hectares de semences OGM « expérimentées » · Devant le silence gêné du président, les manifestants soupçonnent la coopérative de vouloir les commercialiser en Espagne ou ailleurs. Un nouveau rendez-vous est déjà fixé, pour la fin de l'année 2007, entre le conseil de Terrena et les producteurs afin de discuter des analyses des semences.

Une manifestation à l'appel de l'interrégionale sans OGM est également prévue à Angers, le 15 septembre prochain.

Des apiculteurs demandent la destruction de maïs transgénique

Des traces d'OGM ont été retrouvées dans le pollen recolté par des abeilles dans le Maine-et-Loire. Les professionnels de l'apiculture du département s'inquiètent des conséquences que les gènes insecticides pourraient avoir sur leurs ruches.

L'Union des apiculteurs d'Anjou, qui fédère des professionnels de l'apiculture dans le Maine-et-Loire, tire la sonnette d'alarme. Des "traces" de maïs Monsanto 810 ont été détectées dans du pollen récolté par des abeilles à proximité d'une parcelle d'OGM semée par la coopérative Terrena, à Charcé-Saint-Ellier.

"Terrena nous avait affirmé que toutes les précautions avaient été prises pour éviter les disséminations", s'indigne Denis Benoît, l'un des responsables de l'Union des apiculteurs. "On ne connaît pas l'impact des gènes insecticides sur les larves ou les abeilles. Que des tests très précis soient faits! Nous ne voulons pas que nos abeilles deviennent des vecteurs de pollution", a ajouté Thomas Frelon, le président du syndicat.

Après une manifestation mardi soir du collectif "l'Interrégionale sans OGM" devant son siège, la direction de Terrena a promis qu'elle allait consigner les semences moissonnées. "Nous rediscuterons après le Grenelle de l'Environnement du devenir des semences", a annoncé Christophe Courrossé, responsable de la communication de la coopérative.

Vingt-huit hectares de maïs OGM ont été semés pour la première fois cette année en Maine-et-Loire dont les trois-quarts à l'initiative du groupe Terrena.