Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, souligne l'importance pour la France de développer des filières performantes dans le domaine de l'agriculture biologique. Et Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, souhaite le doublement d'ici 2012 de la surface consacrée à l'agriculture biologique.
"Les travaux préparatoires du Grenelle de l'environnement ont montré une forte convergence des points de vue sur l'agriculture biologique. C'est le signe d'une attente très forte de la société dans son ensemble, et nous nous devons d'y répondre", a indiqué Nathalie Kosciusko-Morizet ce mardi, alors qu'elle clôturait, en compagnie du ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, les Assises nationales de l'agriculture biologique.
La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a souligné toute l'importance pour la France de développer des filières performantes dans le domaine de l'agriculture biologique car, selon le ministère de l'écologie, ce secteur répond à trois enjeux majeurs. Le premier "sur le plan sanitaire, alors que l'impact des pesticides sur la santé est de plus en plus avéré, mais aussi "sur le plan environnemental" grâce à "une agriculture plus économe en eau, plus respectueuse des sols et de la biodiversité", et enfin sur le plan économique car "il s'agit d'être présent sur un marché très dynamique en pleine expansion".
"La moitié des produits bio consommés en France sont importés, très souvent depuis l'Allemagne et dans des camions polluants. C'est aberrant. L'objectif premier pour la France doit être de viser l'autosuffisance dans un délai rapide", a déclaré la secrétaire d'Etat.
Lors de ces mêmes assises, le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier a souhaité le doublement d'ici 2012 de la surface consacrée à l'agriculture biologique qui ne représente actuellement que 2% des terres cultivées en France. Il s'est cependant montré sceptique quant à l'objectif de 20% des surfaces en 2020 avancé par un groupe de travail du Grenelle de l'Environnement. Pour parvenir à l'objectif fixé pour 2012 (4% du total des cultures), alors que le rythme actuel de conversion des terres ne permettrait de l'atteindre qu'en 2017, Michel Barnier a proposé la "reconduction et la valorisation du crédit d'impôt" pour les agriculteurs engagés dans cette démarche.
Le ministre de l'Agriculture indique d'autre part qu'il "étudie la possibilité" de cumuler ce crédit d'impôt "avec l'aide au maintien sur des objectifs ciblés". Pionnière en matière d'agriculture bio dans les années 70, la France est désormais à la traîne des autres Etats membres de l'Union européenne. La moitié des fruits et légumes "bio" consommés en France sont importés. Le marché des produits alimentaires issus de l'agriculture biologique était évalué à 1,6 milliard d'euros en 2005.
Rémy Janin