Deux explosions - celle d'une grenade et un suicide à la bombe -, ont eu lieu tard jeudi à proximité du camion transportant Benazir Bhutto, fracassant ses vitres et abîmant le véhicule. La police a trouvé la tête sectionnée d'un jeune homme qui pourrait être le kamikaze.
Mais la police et les membres du parti de Benazir Bhutto ont affirmé qu'elle n'avait pas été blessée et qu'elle avait été immédiatement ramenée chez elle.
Des responsables de six hôpitaux de Karachi ont rapporté que 126 personnes avaient été tuées lors des explosions tandis que 248 avaient été blessées. Il s'agit de l'un des attentats les plus meurtriers de l'histoire du Pakistan.
Le responsable de la police de Karachi, Azhar Farooqi a affirmé quant à lui, que 113 personnes étaient mortes dans l'explosion, dont vingt policiers, et que 300 autres avaient été blessées. On ne savait pas encore quelles étaient les données les plus justes.
Benazir Bhutto est rentrée au Pakistan en vue de diriger son parti du Peuple pakistanais (PPP) lors des élections parlementaires de janvier. Son retour a suscité l'enthousiasme de ses supporters, qui agitaient des drapeaux aux couleurs de son parti, rouge, vert et noir.
Le chef de la police a ainsi estimé à 150.000 le nombre de personnes descendues dans les rues de Karachi pour l'accueillir.
Le président du Pakistan, le général Pervez Musharraf, un allié des Américains dans la guerre contre le terrorisme, a condamné ces attaques, les qualifiant de "conspiration contre la démocratie", a rapporté l'Associated Press du Pakistan. Il a appelé au calme et a promis que le gouvernement prendrait "toutes les mesures" nécessaires pour retrouver les coupables.
"Il est prématuré d'indiquer qui peut être derrière cette attaque, mais il y a eu des menaces venant d'extrémistes", a pour sa part déclaré M.Farooqi.
Partie en exil en 1999 après avoir été accusée de corruption, Benazir Bhutto a été amnistiée via une loi promulguée récemment par le président Pervez Musharraf, après des mois de négociations sur un éventuel partage du pouvoir entre eux à l'issue du scrutin de janvier.
Mme Bhutto, dont les deux gouvernements entre 1988 et 1996 ont été renversés sur fond d'accusations de corruption et de mauvaise gestion, pourrait retrouver le poste de Premier ministre en cas de victoire de son Parti du peuple pakistanais (PPP) aux législatives. |