L'ancien vice-président américain Al Gore et l'Inuit canadienne Sheila Watt-Cloutier, tous deux champions de la lutte contre le changement climatique, comptent parmi les principaux prétendants au prix qui sera attribué vendredi.
L'ancien vice-président américain Al Gore et l'Inuit canadienne Sheila Watt-Cloutier, tous deux champions de la lutte contre le changement climatique, figurent parmi les principaux prétendants au prix Nobel de la paix. Le prix sera attribué vendredi 12 octobre à Oslo.
Parmi les 181 candidats en lice, le comité Nobel peut avoir choisi cette année de braquer les projecteurs sur la question du réchauffement planétaire, perçue comme une menace majeure pour l'humanité.
Sheila Watt-Cloutier défend "le droit au froid"
Ancien vice-président de Bill Clinton et candidat démocrate malheureux à
la Maison Blanche
en 2000, Al Gore, 59 ans, a contribué à vulgariser auprès du grand public la question climatique avec "Une vérité qui dérange", documentaire à succès qui a notamment été primé de deux Oscars.Moins connue, Sheila Watt-Cloutier, 53 ans, est une Inuit québecoise qui défend avec éloquence "le droit au froid" pour les populations de l'Arctique, une région où le thermomètre grimpe deux fois plus vite qu'ailleurs.
L'identité des candidats tenue secrète pendant 50 ans
Leur récompense tomberait à point nommé à quelques semaines de la conférence de Bali qui doit, du 3 au 14 décembre, explorer la voie pour de nouvelles réductions des émissions de gaz à effet de serre après 2012, fait valoir le directeur de l'Institut de recherche pour la paix d'Oslo (Prio), Stein Toennesson.
Les pronostics sont d'autant plus compliqués que l'identité des candidats est tenue secrète pendant 50 ans, à moins qu'un parrain ne décide d'annoncer publiquement le nom de son poulain.
Hormis Al Gore et Sheila Watt-Cloutier, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), et son président, l'Indien Rajendra Pachauri, pourraient également être distingués.
Définition plus stricte du concept de paix
Après avoir récompensé la protection de l'environnement avec l'écologiste kényane Wangari Maathai (2004), et la lutte contre la pauvreté avec le pionnier bangladais du micro-crédit Muhammad Yunus et sa Grameen Bank (2006), les cinq gardiens du Nobel pourraient choisir de revenir à une définition plus stricte du concept de paix, précisent les observateurs.
L'ancien président finlandais et médiateur Martti "Ahtisaari serait tout en haut de la liste".
Sous les auspices de ce diplomate de 70 ans, le gouvernement indonésien et les ex-rebelles indépendantistes du Mouvement Aceh libre (GAM) ont signé le 15 août 2005 un accord de paix mettant fin à un conflit qui a fait environ 15.000 morts depuis 1976.
Parmi les outsiders figurent aussi des défenseurs des droits de l'Homme, tels
la Tchétchène Lidia
Ioussoupova,la Chinoise Rebiya
Kadeer (dissidente ouïgoure) et le moine bouddhiste vietnamien Thich Quang Do.