Les équipements électroniques hors d’usage, généreusement offerts en Afrique par les pays industrialisés menacent la santé des populations.
Les équipements électroniques hors d’usage, pourtant généreusement offerts en Afrique par les pays industrialisés menacent la santé des populations. Une étude du Programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE) révélée à la presse début octobre révèle que l'absence de gestion des déchets électroniques est de plus en plus un sujet d'inquiétude au Kenya. "Ce qui nous inquiète (...) c'est l'émergence de déchets électroniques jetés", confie Achim Steiner, directeur du PNUE. "Nous anticipons une crise dans un futur proche car les technologies de l'information ont une croissance très forte au Kenya mais parallèlement il n'y a pas de gestion appropriée de ces déchets", renchérit Richard Kiaka Dimba, de l'ONG Eco-Ethics International. En effet, Dandora, unique décharge municipale de Nairobi, capitale de 4,5 millions d'habitants reçoit chaque jour 2.000 tonnes de déchets sans politique de gestion, menaçant un million d'habitants des bidonvilles avoisinants. Le rapport 2007 de l'ONG américaine Black Smith Institute Dandora a classé ce site parmi les plus pollués d'Afrique. « En s'enfonçant dans les 30 hectares de la décharge d'où émanent des fumées nocives, on découvre des millions de sacs et bouteilles en plastique, d'ampoules et de déchets hospitaliers tels que seringues ou perfusions. Batteries de voitures, ordinateurs hors d'usage, pièces détachées d'imprimantes et de radio jonchent aussi le sol », a constaté l'AFP. Des centaines d'enfants vivant près de cette décharge ont été empoisonnés au plomb et souffrent notamment de problèmes respiratoires, a révélé l’étude du PNUE. Prévenir les pays industrialisés plutôt que guérir "Les déchets électroniques contiennent du plomb, du mercure, du cadmium", pouvant causer "une multitude de problèmes de santé", relève Njoroge Kimani, biochimiste kenyan auteur de l'étude du PNUE. Face à cette crise, les ONG locales s’inquiètent. Des recherches menées début 2007 par ces dernières ont prouvé que sur la cinquantaine de conteneurs d'ordinateurs d'occasion importés (ou donnés) par an au Kenya, et venant principalement des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, 10 à 20 % du matériel est inutilisable. "Il y a trop de (dons) d'ordinateurs et aucun système pour traiter ces déchets", commente Tom Musili, directeur de l'ONG Des Ordinateurs pour les écoles au Kenya qui remet en état de vieux ordinateurs. Un pays averti vaut mieux quand le risque d’empoisonnement est à ce point.