"Nous ne pouvons pas nous permettre" de quitter la conférence des Nations unies sur le changement climatique, à Bali en décembre, sans "une réelle percée vers un accord global entre toutes les nations", a prévenu samedi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), publié samedi à Valence (Espagne), "pose les conditions pour une réelle percée: un accord global sur le changement climatique que toutes les nations puissent adopter", a déclaré Ban Ki-moon.
"Nous ne pouvons pas nous permettre de quitter Bali sans une telle percée", a-t-il insisté.
La Conférence de Bali (Indonésie) à partir du 3 décembre doit entamer les négocations sur les suites à donner au Protocole de Kyoto, dont la première phase d'engagement expire en 2012.
"Bali doit définir le calendrier de ces négociations et j'espère que ces négociations seront conclues d'ici 2009", a affirmé le secrétaire général.
Le 4e rapport du Giec, Prix Nobel de la Paix en 2007, présenté officiellement samedi à Valence, reprend l'essentiel de ses conclusions publiées en trois volets depuis janvier: le changement climatique est dû avec une quasi-certitude à l'homme, la hausse de température pourrait atteindre jusqu'à 6,4 degrés en 2100 par rapport à 1990 - plus sûrement se situer entre 1,8 et 4 degrés - et canicules, sécheresses et inondations devraient se multiplier.
Enfin, les conséquences de ces changements risquent d'être "soudaines ou irréversibles", ont prévenu les experts.
"Le changment climatique va affecter plus particulièrement les pays en développement", a fait remarquer Ban Ki-moon. "Ceux qui sont les plus vulnérables sont aussi ceux qui sont les plus menacés", a-t-il ajouté, soulignant que la fonte des glaciers allait poser des problèmes d'approvisionnement en eau et des inondations en Asie du sud-est et en Amérique du sud.
En outre, l'augmentation du niveau de la mer pourrait inonder les petites îles tandis que le manque de pluie va aggraver la situation des pays africains, a-t-il indiqué.
Ainsi, le changement climatique "peut potentiellement repousser les pays en développement dans le piège de la pauvreté", a estimé Ban Ki-moon.
"Nous ne pouvons pas laisser cela arriver. Notre réponse au changement climatique à Bali et au delà ne sera pas efficace si elle sacrifie l'éradication de la pauvreté et les aspirations au développement de ces pays", a-t-il ajouté.
"C'est pourquoi les pays industrialisés doivent continuer à mener le combat contre le changement climatique", a-t-il affirmé.