H5N1 pourrait devenir endémique dans certaines régions; la détection chez canards et oies domestiques est cruciale. Le virus pourrait être transmis aux volailles par des canards et des oies d’élevage en bonne santé qui joueraient ainsi un rôle plus important dans la persistance du virus que celui qu’on leur accordait par le passé. Aussi, la recherche de la présence du virus H5N1 dans les pays ayant de fortes populations de canards et d’oies domestiques devrait-elle être renforcée d’urgence.
Le virus pourrait être transmis aux volailles par des canards et des oies d’élevage en bonne santé qui joueraient ainsi un rôle plus important dans la persistance du virus que celui qu’on leur accordait par le passé. Aussi, la recherche de la présence du virus H5N1 dans les pays ayant de fortes populations de canards et d’oies domestiques devrait-elle être renforcée d’urgence.
Cette mise en garde de la FAO est consécutive à la détection, par des chercheurs allemands, du virus H5N1 dans des élevages de canetons.
Un nouveau chapitre
“Il semble qu’un nouveau chapitre dans l’évolution de l’influenza aviaire soit en train de s’ouvrir sans bruit en plein cœur de l’Europe”, a déclaré M. Joseph Domenech, vétérinaire en chef à la FAO. “S’il s’avère que le virus H5N1 peut persister dans des populations de canards et d’oies domestiques apparemment en bonne santé, les pays doivent de toute urgence réviser leurs programmes de surveillance et de suivi dans toutes les régions productrices de canards et d’oies.”
“L’Europe doit se préparer à affronter de nouvelles vagues de foyers d’influenza aviaire, très probablement de l’est vers l’ouest, si le virus réussit à se maintenir tout au long de l’année chez les oiseaux aquatiques d’élevage. Ce phénomène mettrait en lumière la nécessité d’une intensification de la surveillance et du suivi de la circulation du virus chez les canards et les oies domestiques”, a ajouté M. Domenech.
Canards et oies
Le lien entre canards et oies domestiques et poulets est considéré par de nombreux experts comme l’un des principaux facteurs de base de l’influenza aviaire hautement pathogène dans les pays où le virus s’est implanté.
“Nous sommes particulièrement préoccupés pour la région de la mer Noire qui a une forte concentration de poulets et de canards et d’oies domestiques”, a indiqué M. Jan Slingenbergh, fonctionnaire principal au service de santé animale de la FAO.
“Rien qu’en Ukraine, le nombre de canards d’élevage est estimé à 20 millions. En Roumanie, le delta du Danube abrite quatre millions de canards et quatre millions d’oies domestiques. Ces chiffres sont comparables aux densités de poulets et d’oiseaux aquatiques en Asie où le virus continue à circuler parmi les poulets et s’est trouvé une niche dans des pays où l’on compte des dizaines de millions de canards et d’oies d’élevage.”
Tout aussi important le fait que la région de la mer Noire voit affluer en hiver les oiseaux migrateurs en provenance de la Sibérie qui se dirigent également vers la Méditerranée ou d’autres régions. Tous les pays bordant la mer Noire ont connu des foyers d’influenza aviaire dans le passé, foyers favorisés par les systèmes d’élevage traditionnels trop perméables aux contacts entre volailles domestiques et oiseaux sauvages.
Le cas allemand
Le lien entre le virus H5N1 et les canards et oies d’élevage a récemment reçu confirmation en Allemagne.
Des chercheurs de l’Institut Friedrich Loeffler de Riems ont détecté le virus H5N1, fin août, chez des canetons morts dans une ferme. Une recherche plus attentive dans deux autres élevages de canards a révélé qu’en dépit de l’absence de signes cliniques et de mortalité, les animeaux ont été en contact avec le virus H5N1 car leur système immunitaire avait produit des anticorps en réponse à l’infection. Une recherche intensive a finalement permis de confirmer la présence de poches du virus H5N1 dans une des fermes.
Sur la base de son expérience en matière de lutte contre l’influenza aviaire dans le monde au cours des trois dernières années, la FAO considère qu’il convient de revoir les stratégies d’évaluation du risque, de surveillance et de recherche du virus, selon M. Domenech. Les pays ayant des populations importantes de canards et d’oies domestiques en Europe centrale et de l’Ouest ainsi que dans la région de la mer Noire devraient tirer les leçons du cas allemand et ne pas limiter la recherche du virus aux seuls poulets.
Nombre de pays européens ont déjà mis en place des mesures efficaces de surveillance et cette année, la Commission européenne a publié des directives très complètes. Cependant, certains pays nécessitent de toute urgence une surveillance et un suivi accrus mettant l’accent sur les canards et les oies domestiques qui devraient être considérés comme des populations particulièrement à risque.
“Il n’est pas impossible que la circulation du virus en Europe soit plus importante qu’on ne le pense actuellement”, a affirmé M. Slingenbergh. “Nous ne disons pas que le virus est largement répandu dans les pays européens. En fait, il est actuellement absent dans la plupart de ces pays. Mais l’existence de foyers non détectés dans des pays à populations d’oiseaux aquatiques importantes peut représenter un risque permanent.”
Après l’Asie et l’Afrique, l’Europe pourrait être le troisième continent où le virus H5N1 pourrait devenir endémique dans certaines zones, selon la FAO.
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