Les constructeurs automobiles allemands sont prêts à porter à 20% la part de leurs véhicules pouvant fonctionner aux biocarburants d'ici à 2020, selon le VDA, leur fédération professionnelle. La part est de 6% aujourd'hui, indique la chambre syndicale au premier jour de la troisième Conférence internationale sur les véhicules écologiques, à Dresde.
Les constructeurs d'outre-Rhin misent notamment sur les biocarburants de deuxième génération, qui utiliseront des déchets de la production alimentaire. Mais ces carburants ne seront pas disponibles avant cinq ans, estiment les experts. A ce jour, l'Allemagne compte à peine une centaine de pompes distribuant du biocarburant, contre 160 en France et 800 en Suède.
Les constructeurs allemands doivent impérativement réduire les émissions moyennes de CO2 de leurs véhicules, toujours supérieures à celles des véhicules de marque française ou italienne d'après la dernière étude T&E réalisée pour la Commission européenne. Il est vrai que les Allemands sont surtout les spécialistes du haut de gamme, alors que Renault, PSA Peugeot Citroën ou Fiatt vendent essentiellement des petits véhicules. A leur corps défendant.
Présentés originellement comme la panacée en matière de lutte contre les gaz à effets de serre, les biocarburants sont aujourd'hui controversés. Le CO2 émis par la combustion est certes absorbé par les plantes utilisées pour la fabrication du carburant. Mais, certains écologistes y voient une menace pour l'environnement à travers l'utilisation massive d'engrais ou d'eau pour assurer leur production. Ils dénoncent aussi une incidence sur l'alimentation mondiale. La fabrication du bioéthanol en Amérique du nord à partir du maïs a ainsi contribué à une envolée des prix de ce dernier. En France, "50% du bioéthanol est tiré de la betterave à sucre non comestible", souligne néanmoins un industriel.