Peugeot, Citroën, Fiat et Opel offrent des reprises de véhicules anciens pour tout achat de modèles plus sobres et peu polluants. En attendant la prime à la casse officielle.
En avant-première de la prime à la casse promise par les pouvoirs publics pour cet hiver, les constructeurs multiplient les promotions " écologiques ". Un label vert politiquement correct qui permet aux groupes automobiles de pratiquer des rabais en tout genre. Afin d'écouler des véhicules neufs coûte que coûte. Peugeot publie ainsi des pleines pages de publicité dans les journaux, vantant son programme " Blue Lion " pour réduire les émissions polluantes et de gaz à effet de serre.
Concrètement, la firme au lion reprend, depuis lundi dernier, tout véhicule âgé de plus de dix ans pour l'achat d'une voiture neuve émettant 130 grammes de CO2 ou moins. Et ce, jusqu'à la fin du mois. Soit 2.000 euros de rabais pour une 206 (prix catalogue à partir de 11.800 euros). Le constructeur au lion se justifie en affirmant que " 20 % des voitures les plus anciennes sont responsables de 60 % des émissions polluantes automobiles ". Un habile camouflage, qui cumule promotions classiques et primes à la reprise.
MELANGE DES GENRES
Dans la réalité, ces promotions n'ont d'ailleurs pas toujours à voir avec l'achat d'un véhicule à faibles rejets de CO2. Peugeotne propose-t-il pas 4.500 euros pour un grand monospace familial 807 qui, par son poids et ses dimensions, n'est pas spécialement avare en CO2 ? Citroën mélange aussi habilement les genres. La marque aux chevrons offre 2.200 euros de remise " classique " sur un mono-space compact C4 Picasso, à laquelle peuvent s'ajouter 750 euros pour la reprise d'un modèle de plus de huit ans.
Chez Fiat, la " prime environnement " prévoit bien une remise de 1.800 euros pour l'achat d'une Grande Punto, contre la " reprise d'un véhicule de plus de huit ans voué à la destruction ou économiquement non réparable ". Une offre a priori intéressante, puisqu'elle permet jusqu'à 20 % d'économie. Mais, à côté de ces propositions ciblées largement mises en avant, Fiat décline son habituel programme de rabais, dont certains sont même plus intéressants financièrement pour le client.
Opel offre de son côté une " TVA à 0 % ", soit environ 2.000 euros pour l'acquisition d'un minispace Meriva, d'une berline compacte Astra ou d'un monospace Zafira, à condition que l'acheteur cède une voiture ancienne. Depuis le lancement de cette campagne, fin juin, Opel se flatte d'avoir retiré de la circulation plus de 2.000 vieux véhicules. Mais Opel ne fait lui aussi que recycler ses habituelles campagnes de rabais. Renault, Volkswagen ou le coréen Kia font aussi feu de tout bois. Histoire de surfer sur la vague " verte ".
Primes à la casse aléatoires
Les précédentes primes à la casse avaient été mises en place entre 1994 et 1996. Ces primes, entre 762 et 1.067 euros, avaient aiguillonné le marché de l'époque, notamment les ventes des marques françaises. Une embellie de courte durée. Suite à l'arrêt de ces primes, qui avaient coûté un milliard d'euros à l'État, le marché s'était effondré. Un bilan finalement à peu près nul et qui n'a pas empêché le parc de vieillir.