Quand la nature se déchaîne…
L’eau, l’air, la terre et le feu veulent tous être l’élément le plus fort de la terre.
Chacun déploie à qui mieux mieux son attirail de puissance, et autant vous dire que cela déménage !
Mais, l’homme arrive…
Depuis toujours régnaient sur la planète les quatre éléments que sont l’eau, l’air, la terre et le feu.
Avant que l’homme ne tente de mettre un peu d’ordre dans le chaos existant, chacun des éléments voulaient prendre le pouvoir sur les autres.
L’air créait des bourrasques énormes, emportant tout sur leur passage : des arbres, des buissons, mais aussi de pauvres animaux qui, même sans ailes, se retrouvaient flottants au milieu des nuages !
Le feu, qui ne voulait pas être en reste, réagit aussitôt :
-« Ah oui ? L’air veut jouer au plus fort ! Et bien, il va voir ce dont je suis capable, moi le feu suprême ! »
Et il se mit à jaillir un peu partout des gerbes d’étincelles, qui grossirent, attisées par le souffle. Bientôt, cela forma un gigantesque incendie, aux flammes si grandes qu’elles chatouillaient les autres planètes, et à la fumée noire qui cracha dans toute la galaxie.
-« Ah, ah ! » se réjouissait-il avec orgueil, en affichant un large sourire sur le front des flammes, « alors vous savez qui est maintenant l’élément le plus fort ! »
Mais la terre, que le feu commençait à chauffer copieusement, souhaita lui rabattre son caquet.
-« Misérable matière inconsistante ! Pauvre lueur éphémère ! Je vais te montrer, moi, ce qu’est la puissance ! » gronda-t-elle.
Et dans un fracas terrifiant, venu des profondeurs, elle se mit à trembler de plus en plus fort.
Les secousses très violentes propulsaient les animaux en l’air, qui rebondissaient comme sur un trampoline. Parfois, des crevasses se formaient, d’autres fois, c’était des montagnes qui apparaissaient. Quel raffut !
Les habitants de la planète ne savaient plus où se réfugier pour trouver un peu de répit… Et ce n’était pas fini !
L’eau, à son tour, désirait manifester son pouvoir. Ah, on l’agaçait en la secouant ! Et bien on allait subir les conséquences de son courroux ! Nom de Neptune ! Elle allait se déchaîner !
Et effectivement, bientôt, les mers et les océans devinrent démontés. Des vagues énormes surgissaient des profondeurs, et engloutissaient tout sur leur passage.
Mais dans le ciel aussi, l’eau fit des ravages. Dans l’enfer d’un tonnerre tonitruant, et éclairées d’éclairs cinglants, des trombes d’eau s’abattirent sur la planète, inondant les plaines, engorgeant les vallées, dégringolant les montagnes.
Là encore, les animaux n’étaient pas à la fête. Certains se retrouvèrent malgré eux, à surfer sur des vagues qui passaient à travers des rochers et des arbres, et tentaient comme ils pouvaient, d’éviter les obstacles !
D’autres, malades à vomir, embarqués sur de frêles radeaux, voguaient au gré des creux et des vagues !
Mais ce n’était pas terminé ! Loin de là ! Chacun des éléments s’en donnait à cœur joie pour être le dominant.
L’air fabriqua des cornets dévastateurs avec un œil au milieu : des cyclones !
Le feu, lui, reprit alors la bataille en créant des montagnes qui crachaient de la lave en fusion : les volcans !
La terre, elle, se distingua en se cassant des morceaux et en envoyant des cailloux un peu partout dans l’espace…
Bref, ça ne s’arrangeait pas !
Puis, l’homme apparut. Il supporta, à ses débuts, comme les autres animaux, la colère des éléments. Mais, petit à petit, il parvint à calmer le jeu.
Il domestiqua d’abord le feu, en comprenant comment il pouvait se créer : il eut ainsi l’idée géniale de frotter des silex et de former une étincelle.
Devant tant d’intelligence, même le feu en resta éteint. Pas mal du tout ce que cette espèce pouvait faire de lui. Il décida de coopérer.
La terre fut elle aussi, mise à contribution par les hommes. Soigneusement préparée, elle s’enrichit bientôt de belles semences, qui donnèrent des récoltes généreuses.
-« Waouh » s’extasia-t-elle, « je peux produire des cultures aussi belles, moi ? » Avec ces petits hommes ? Mais ça me plaît beaucoup, ces beaux légumes et ces fruits bien charnus et juteux ! Je suis d’accord pour en produire ainsi partout où cela est possible ! »
L’air et l’eau furent sollicités presque en même temps.
Avec beaucoup de génie, l’homme utilisa l’énergie du vent en fabriquant plein de jolis moulins.
De même, il récupéra avec des hélices la force de l’eau, et s’en servit pour des usages variés, comme moudre la farine, presser les olives, ou plus tard fabriquer de l’électricité…
Les quatre éléments s’émerveillaient de ce qui pouvait sortir de la tête de ces créatures qu’étaient les hommes, pour le moins imaginatives !
Ainsi occupés, à voir leurs capacités mises en valeur, les quatre éléments se calmèrent et cohabitèrent plus facilement.
L’homme avait donné à chacun matière à exister, alors il était devenu moins nécessaire de se confronter et d’exprimer sa puissance.
Cela n’empêchait pas, bien sûr, quelques fois, des dérapages : un tremblement de terre isolé, un cyclone sous les tropiques, un tsunami près d’une île, ou encore un incendie dans une forêt.
Mais ces accès de colère étaient passagers, fort heureusement, pour le bien-être et la vie de la planète.