Le président du Giec, Rajendra Pachauri |
« La communauté scientifique a aujourd'hui parlé d'une seule voix, j'attends des politiques qu'ils fassent de même à Bali », a lancé le secrétaire général de l'ONU, à l'occasion de la publication officielle d'un guide à l'intention des décideurs. Ce document, brève synthèse du 4e rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique (GIEC), n'a trouvé que vendredi sa forme définitive, au terme d'une semaine de tractations ardues entre scientifiques du GIEC et représentants de quelque 130 pays à Valence, en Espagne.
Ce document, brève synthèse du 4e rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique (GIEC), n'a trouvé que vendredi sa forme définitive, au terme d'une semaine de tractations ardues entre scientifiques du GIEC et représentants de quelque 130 pays à Valence, en Espagne.
Selon Ban Ki-moon, qui prenait la parole lors de la conférence de presse ayant clos la rencontre, la communauté internationale ne peut se permettre un échec lors des négociations qui s'ouvriront, début décembre, en Indonésie, sur les suites à donner au protocole de Kyoto, au-delà de 2012.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de rater une percée », a-t-il insisté, mettant en garde contre « les risques d'effets soudains ou irréversibles » que fait peser sur l'environnement mondial le réchauffement climatique, reprenant l'avertissement du guide qui dominera les débats à Bali.
Tout en appelant les pays déjà engagés dans Kyoto à maintenir leurs efforts de réduction des gaz à effet de serre (GES), le secrétaire général de l'ONU a pressé les pays en développement à leur emboîter le pas.
« Si [...] ces pays ne se joignent pas à ces efforts, aucun accord ne sera viable », a-t-il insisté, alors que la Chine doit devenir en 2007 le premier émetteur mondial de CO2, devant les États-Unis, qui demeurent d'ailleurs un adversaire acharné de Kyoto.
Selon l'AFP, la délégation américaine a combattu en vain la formulation portant sur l'aspect « irréversible », des changements climatiques résultant de l'action humaine, sous prétexte qu'elle n'aurait correspondu à aucune définition scientifique.
Le président du GIEC, Rajendra Pachauri, a insisté pour sa part sur les risques qu'un réchauffement anticipé entre 1,8 et 4 degrés Celsius, d'ici 2100, fait peser sur les États insulaires. En effet, cette augmentation des températures amènera l'eau des océans à prendre de l'expansion, ce qui se traduira par une hausse de leur niveau entre 0,4 et 1,4 mètre.
La situation pourrait d'ailleurs être bien pire que ne le laissent voir ces projections, puisque qu'elles ont été établies en fonction du taux actuel des GES dans l'atmosphère, qui risque pourtant fort d'augmenter, si l'on considère les tendances actuelles.
Le document de synthèse confirme aussi l'hypothèse d'une augmentation du nombre de canicules et de tempêtes tropicales au cours du siècle. Il souligne aussi la menace d'annihilation sans cesse accrue qui pèse sur de nombreuses espèces vivantes.
Il souligne néanmoins qu'il existe des moyens d'influer de façon importante sur les émissions de GES, à l'origine du réchauffement climatique. Ainsi, atteindre des objectifs ambitieux de réduction des GES exigerait au plus que l'on y consacre 0,12 % du produit mondial brut, chaque année, d'ici 2030.
Le guide du GIEC est un résumé du 4e rapport du groupe, qui est lui-même un condensé des 3000 pages de trois précédents rapports du GIEC, récemment récompensé du prix Nobel de la paix pour ses efforts en matière de lutte contre le réchauffement planétaire. Il résume les dernières données scientifiques sur les causes et les effets du réchauffement climatique.
Dans un préambule, adressé aux sceptiques, le document souligne que le réchauffement du système climatique est sans équivoque.