La communauté internationale a lancé samedi à Bali sous les applaudissements les négociations sur le futur régime de lutte contre le réchauffement climatique, qui devront aboutir en 2009. Evènement
Après un épuisant marathon nocturne et un dénouement mélodramatique samedi après-midi, qui en a retardé encore la conclusion de plusieurs heures, la conférence climat de l'ONU a formellement adopté la "feuille de route de Bali".
L'accord stipule que le processus de négociations qui doit arrêter les suites à donner au protocole de Kyoto devra être lancé "dès que possible et pas plus tard qu'avril 2008", la première phase du protocole de Kyoto expirant en 2012.
"Franchement, je suis déçu par le manque de progrès" dans les discussions, avait solennellement lancé le secrétaire général Ban Ki-moon, venu assister à la dernière séance plénière pour y peser de toute son influence.
"Mais il se fait tard, il est temps de décider, de prendre une décision, vous avez dans vos mains la capacité d'apporter au monde une issue positive à cette conférence", avait-il ajouté.
Yvo de Boer, le responsable de la lutte contre le changement climatique à l'ONU a craqué à la tribune, s'exprimant avec des sanglots dans la voix, à l'issue de plusieurs interruptions de séances et de menaces de veto américain.
Le texte élude les références chiffrées aux émissions polluantes et à la nécessité de les réduire, auxquelles s'opposaient les Etats-Unis.
Les Etats-Unis avaient menacé à la mi-journée, avant de se raviser, de rejeter le texte en exigeant des engagements supplémentaires des pays en voie de développement.
"Nous ne pouvons accepter la formulation retenue parce qu'elle représente un changement significatif dans l'équilibre que beaucoup d'entre nous ont cherché à trouver", avait indiqué Paula Dobriansky, chef de la délégation américaine à Bali, copieusement huée par la salle.
Auparavant, les premiers blocages étaient le fait de la Chine, de l'Inde, du Pakistan et du Bangladesh qui ont demandé plusieurs suspensions de séance et des amendements au texte pour contrebalancer les efforts attendus de la part des pays en développement.