« Nous voici, enfin, réunis pour affronter le défi du siècle. Nous sommes ici parce qu'il n'est plus temps de tergiverser. Les conclusions des scientifiques sont claires. Les changements climatiques sont bien une réalité. Le moment d'agir est venu », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général à la conférence de Bali.
Ban Ki-moon s'adressait aujourd'hui à la réunion de haut niveau dans le cadre de cette conférence de deux semaines qui rassemble plus de 10.000 représentants : chefs d'Etat, ministre des Affaires étrangères, des finances, du commerce et de l'environnement et responsables d'organisations non gouvernementales (ONG).
« Cette date est cruciale si l'on entend non seulement garantir la continuité après 2012, soit une fois la première période d'engagement du Protocole de Kyoto achevée, mais aussi faire face à la gravité extrême de la situation elle-même », a-t-il souligné.
« Vous êtes venus ici avec une mission claire. Lors de la réunion de haut niveau sur le changement climatique qui s'est tenue à New York en septembre, les dirigeants du monde ont demandé qu'une percée soit réalisée à Bali. L'occasion vous est donnée de répondre à cette demande. Si nous quittons Bali sans qu'une telle percée ait été réalisée, nous aurons trahi non seulement nos dirigeants, mais aussi ceux qui comptent sur nous pour trouver des solutions, c'est-à-dire les peuples de la planète ».
« C'est là le défi moral que doit relever notre génération. Non seulement le monde entier a les yeux braqués sur nous, mais aussi, fait plus important, la vie des générations futures dépend de nous. Nous ne pouvons pas hypothéquer l'avenir de nos enfants », a lancé le Secrétaire général.
Ban Ki-moon a insisté sur le fait que « le changement climatique est tout autant une chance qu'une menace ».
« Une chance d'instaurer une nouvelle ère, celle de l'économie « verte » et d'un développement réellement durable. De nouvelles économies peuvent et doivent croître en réduisant les émissions de carbone en même temps qu'elles créent des emplois et font reculer la pauvreté » (Voir la tribune du Secrétaire général).
A cet égard, il a souligné que l'accord doit « être général et concerner toutes les nations, qu'elles soient développées ou en développement ».
« L'atmosphère de notre planète ne fait pas de distinction entre les émissions produites par une usine en Asie, les gaz d'échappement émanant de véhicules utilitaires sport en Amérique du Nord ou le déboisement en Amérique du Sud ou en Afrique ».
« Cet accord doit en outre être juste, et donc tenir compte du principe des responsabilités communes mais différenciées », a-t-il fait observer.
« La question de l'équité est cruciale. Le changement climatique nous touche tous, mais pas tous de la même façon. Les personnes les plus vulnérables sont les plus rudement frappées. Celles qui ont le moins contribué à l'apparition du problème en subissent les pires conséquences ».
« Nous avons une obligation éthique de réparer cette injustice. Nous avons le devoir de protéger les plus vulnérables ».
« C'est pourquoi tout accord devrait attendre des pays développés qu'ils continuent de montrer l'exemple dans le domaine de la réduction des émissions. Et les nations en développement doivent être incitées à limiter la croissance de leurs émissions», a demandé Ban Ki-moon.
« Ensemble, nous pouvons créer une nouvelle ère d'économie verte, une ère de développement réellement durable, fondée sur une technologie propre et sur une économie émettant peu de carbone », a plaidé le Secrétaire général.
Ce dernier a rappelé le spectre évoqué dans le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC), qui affirme que si nous n'agissons pas rapidement, nous subirons de lourdes conséquences : l'élévation du niveau de la mer, des inondations de plus en plus fréquentes et de moins en moins prévisibles et de graves sécheresses, la généralisation des famines, en particulier en Afrique et en Asie centrale, et la disparition possible d'un tiers des espèces animales et végétales de la planète.
Les experts soulignent que le coût de l'inaction ? en termes écologiques, humains et financiers ? serait bien supérieur à celui des mesures qui sont proposées aujourd'hui.