Le président du Cran abandonne sa mission en Martinique suite à des pressions sur le dossier du pesticide chlordécone. Source : Chloé Leprince (Rue89) lisez l'article complet sur le site de Rue 89
Le président du Cran (Conseil représentatif des associations noires) abandonne sa mission en Martinique suite à des pressions sur le dossier du pesticide chlordécone. Patrick Lozès, le président du Cran, démissionne de la mission qui lui avait été confiée fin octobre par Jean-Louis Borloo en Martinique.
Il accuse le ministère de l'Environnement d'avoir fait pression sur lui pour étouffer un "scandale écologique majeur". C'est pour sa connaissance du terrain et ses réseaux aux Antilles que le président du Conseil représentatif des associations noires avait été approché par l'équipe de Jean-Louis Borloo. Le 30 octobre, il reçoit officiellement pour mission de dresser l'état des lieux environnemental de la Martinique après le passage du cyclone Dean, qui a balayé l'île et ravagé une bonne partie des bananneraies sur place, en août 2007.
Mais Patrick Lozès affirme que le ministère lui a très vite demandé de communiquer allègrement sur l'avancement de ses travaux... sauf sur une question: le chlordécone. Ce pesticide hautement toxique, destiné à l'élimination des coléoptères, a été utilisé dans les bananeraies jusqu'au milieu des années 1990: Le président du Cran argue avoir toujours alerté Jean-Louis Borloo sur l'importance de cet enjeu sur une île où "12700 personnes seraient encore à risque aujourd'hui". "Le sol est encore contaminé, ainsi que de très nombreux aliments.
La population continue donc à être contaminée." Aujourd'hui, Patrick Lozès affirme que, si on lui a demandé de mettre cette question sous le tapis, c'est bien parce que la production de bananes est un enjeu économiquement ultra sensible en Martinique depuis le passage du cyclone. Le 30 novembre, il a envoyé sa lettre de démission au cabinet Borloo.
Contacté au téléphone par le MDRGF ce 6 décembre, Patrick Lozès a confirmé avoir fait l'objet de pressions pour le dissuader de communiquer sur le dossier du chlordécone. Le MDRGF proteste vigoureusement contre cette tentative de manipulation de l'information par le gouvernement. "Ce n'est pas en faisant pression sur les personnes chargées de collecter l'information sur la situation antillaise que l'on règlera les problèmes sanitaires sur place. Cet épisode fait suite au refus de créer une véritable Commission d'enquête consacrée à cette question .
Trop c'est trop : ce refus de l'état sous pression des lobbies de permettre de faire la lumière sur cette affaire de manière indépendante tourne au scandale" Déclare François VEILLERETTE, Président ddu MDRGF. lisez l'article complet sur le site de Rue 89