Le numéro un libyen Mouammar Kadhafi est arrivé mardi à 11H45 à l'Assemblée nationale, dont il devait rencontrer le président Bernard Accoyer, avant une réception boycottée par la gauche mais aussi une partie de la majorité.
Il a été accueilli à son arrivée, sur le perron de l'Hôtel de Lassay, résidence officielle du président de l'Assemblée, par la garde républicaine à pied placée de part et d'autre d'un tapis rouge.
Le colonel Kadhafi doit rester environ une heure dans l'enceinte du Palais-Bourbon mais il ne s'exprimera pas, malgré le souhait qu'il avait exprimé, dans l'hémicycle comme cela est parfois le cas de certains chefs d'Etat (Bill Clinton, Abdelaziz Bouteflika, Juan Carlos d'Espagne).
Cette visite à l'Assemblée constitue le temps fort de la journée pour le "guide" libyen, après l'annonce lundi de la signature de plusieurs milliards d'euros de contrats. Paris s'est notamment engagé à fournir à Tripoli un ou plusieurs réacteurs nucléaires destinés au dessalement de l'eau de mer.
La controverse politique autour de l'accueil de Mouammar Kadhafi devrait se poursuivre: les députés de gauche ont en effet décidé de boycotter la rencontre à l'Assemblée prévue en fin de matinée. Plusieurs députés du parti de droite UMP, au pouvoir, ont aussi exprimé leur mécontentement et décliné l'invitation.
M. Kadhafi devrait s'entretenir une vingtaine de minutes avec le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer. Il doit ensuite rencontrer plusieurs responsables parlementaires de l'UMP. Le dirigeant libyen a demandé, en vain, de bénéficier du privilège d'être reçu dans l'hémicycle, selon des sources parlementaires. Il a exigé que les journalistes soient tenus à l'écart de sa visite.
Mouammar Kadhafi devait également rencontrer dans l'après-midi des personnalités intellectuelles dans les salons du Ritz, un palace parisien, avant de prononcer une allocution, à l'Unesco, devant des membres de la communauté africaine en France.
Paris et Tripoli ont signé lundi soir une série de contrats de plus de 10 milliards de dollars. La Libye
Le dirigeant libyen avait été reçu lundi par M. Sarkozy, puis participé à un dîner officiel au palais présidentiel de l'Elysée. Confrontés à de multiples critiques, M. Sarkozy a affirmé avoir demandé au colonel Kadhafi "de progresser sur le chemin des droits de l'homme" et justifié de nouveau son invitation à Paris.
Mouammar Kadhafi est arrivé en France accompagné d'une forte délégation comprenant notamment des dizaines de membres de sa garde personnelle, dont quelques-unes de ses célèbres "amazones", des jeunes femmes assurant sa sécurité.
Le dirigeant libyen doit de nouveau être reçu mercredi par le président Sarkozy. Il doit repartir samedi pour Tripoli.