La conférence de Bali sur les changements climatiques devait s’achever vendredi, mais aucun compromis ne semblait encore à l’ordre du jour alors que les négociations continuent au sein d’un groupe restreint d’Etats. Les pays en voie de développement entendent protéger « leurs intérêts légitimes » dans la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.
Les négociations se poursuivaient encore ce vendredi soir à Bali, en Indonésie, pour parvenir à un compris qui succèdera au protocole de Kyoto en 2012. Le principal enjeu de cette treizième session de la Conférence des Parties (COP-13) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la troisième réunion des Parties au Protocole de Kyoto (CMP 3) est de définir un cadre d’action et de lutte conte le réchauffement climatique après 2012.
A 12h, heure locale, le délai imparti par les Nations unies à la conférence pour trouver un compromis a abouti à un texte jugé « scandaleux » par l’Union européenne (UE) et les pays en voie de développement réunis au sein du G77. Outre le fait de ne pas faire référence aux recommendations du Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC), les négociations ont également achoppé sur la définition d’un objectif chiffré pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays riches. Un chiffre situé entre 25 à 40% d’ici 2020, par rapport à 1990 et appelé à être inscrit dans le préambule d’un accord final.
Les Etats-Unis, seul pays au monde n’ayant pas ratifié le protocole, ne souhaite pas qu’il soit fait mention d’un objectif chiffré. Pour trouver une issue au bras de fer qui s’est engagé entre l’UE, soutenu par le G77 dont font partie la plupart des pays africains et la Chine, et les Etats-Unis, la présidence indonésienne a confié la mission délicate de trouver un compromis à un petit groupe de pays.
Le G77 et la Chine défendent leur droit au développement
La priorité pour les pays du G77 et la Chine, si un accord final est trouvé, est qu’il prenne bien en compte les aspects relatifs à l’assistance en matière de transfert technologique et d’aide financière indispensables pour faire face aux changements climatiques. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue en début de soirée, le Pakistanais Munir Akram, représentant du G77 et de la Chine, a souligné qu’il état impératif pour eux de « protéger leurs intérêts légitimes ».
Par ailleurs, il prévient qu’ils ne cèderont pas si on leur impose de prendre des engagements, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, qui contreviennent à leur objectif prioritaire de développement socio-économique. Il a par ailleurs indiqué qu’ils avaient fait l’objet de pressions, de « menaces » qui pourraient prendre la forme de « sanctions commerciales ».
Le représentant du G77 estime également que les pays non-signataires du protocole de Kyoto, les Etats-Unis en l’occurrence, ne le ratifieront pas. Les pays en voie de développement souhaitent qu’un nouvel accord, en remplacement du protocole, puisse voir le jour à la fin de cette conférence de Bali.
Le G77 et la Chine fédère les pays africains, qui emettent le moins de gaz à effet de serre mais qui seront les premières victimes du réchauffement climatique, et, entre autres, la Chine et l’Inde qui sont appelées à devenir de grands émetteurs, compte tenu de leur croissance économique.