Nusa Dua, Bali. Si des premières décisions techniques ont été annoncées mardi à la conférence de Bali sur le climat, nations industrialisées et pays en voie de développement ont du mal à trouver des points d'accord.
Les représentants de près de 190 gouvernements réunis à Bali ont jusqu'au 14 décembre pour tracer une feuille de route de négociations prolongeant au-delà de 2012 le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement.
Deux décisions "importantes" ont déjà été prises, a indiqué mardi à l'AFP le secrétaire exécutif de la Convention climat de l'ONU, Yvo de Boer.
La première est la création d'un groupe de travail chargé de concevoir le cadre et le calendrier des négociations climatiques après Bali.
La seconde décision technique est de permettre à l'un des deux organes subsidiaires permanents de la Convention climat de vérifier la bonne réalisation des transferts de technologies.
Ces technologies permettent par exemple à des centrales thermiques de réduire leurs émissions de CO2.
"C'est très important que ce problème soit traité", a déclaré Yvo de Boer, car "les pays en voie de développement ont l'impression que les pays riches n'agissent pas assez pour transférer leurs technologies".
Les délégations ont commencé à avancer leurs pions dans une discussion globale où certains espèrent obtenir de l'aide technique et financière tandis que d'autres rechignent à trop lâcher.
"Financièrement nous n'avons pas suffisamment de ressources pour faire face à l'impact (du changement climatique)", a ainsi déclaré Thy Sum, de la délégation cambodgienne.
Le Bangladesh, dévasté en novembre par un cyclone qui a fait plus de 3.000 morts, a insisté sur l'importance d'une action immédiate.
"Ce que nous subissons en ce moment au Bangladesh correspond exactement aux prédictions des experts du changement climatique", a déclaré Mozaharul Alam, du Centre d'études avancées du Bangladesh.
"Ce n'est pas que cela va se passer, le Bangladesh est d'ores et déjà confronté à ces problèmes", a-t-il ajouté.
A l'autre bout de l'échiquier, l'Union européenne (UE), souvent qualifiée de bonne élève comparée aux Etats-Unis, a elle répété des engagements déjà formulés.
"Nous croyons fermement que, dans le cadre d'un accord global sur le climat à propos duquel nous espérons que des négociations seront lancées à Bali, il est nécessaire que les pays développés réduisent leurs émissions de 30% d'ici 2020", a déclaré Nuno Lacasta, coordinateur de la délégation portugaise et porte-parole de l'UE.
L'UE s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de moins 20% d'ici 2020, voire de moins 30% si les autres pays industrialisés s'engagent.
"Il s'agit d'un immense défi. Selon nos analyses, c'est faisable sur le plan technologique et supportable économiquement", a dit M. Lacasta.
L'UE pense atteindre cet objectif en améliorant son efficacité énergétique et en promouvant les énergies renouvelables et les biocarburants.
"Ces mesures sont le genre d'initiatives que pourraient prendre d'autres pays, dont ceux en voie de développement", a estimé M. Lacasta.
Les Etats-Unis pourraient selon lui réduire leurs émissions de 4,5 gigatonnes d'ici 2030, "à coût modéré". "4,5 gigatonnes représentent en fait autant que ce que l'UE dans son ensemble émet aujourd'hui", a-t-il commenté.