Des souris respirant de l'air pollué ont des taux beaucoup plus élevés de mutations génétiques dans leur sperme comparativement à celles qui ont respiré de l'air filtré, révèle une étude publiée lundi aux Etats-Unis.
Les résultats de cette recherche conduite au Canada laissent penser que les particules polluantes pourraient être responsables des défauts d'ADN transmis génétiquement, selon les auteurs de ces travaux parus dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 14 janvier.
Cette étude a ainsi montré que les souris inhalant de l'air non filtré près de deux aciéries et d'un important axe autoroutier à Hamilton dans la province canadienne d'Ontario, avaient 60% plus de mutations génétiques dans leur sperme que des souris vivant à proximité mais dans une atmosphère purifiée par des filtres de haute qualité.
Ces chercheurs ont analysé les échantillons de sperme dans les deux groupes de souris. Bien que les dommages génétiques du sperme des animaux exposés à l'air non filtré soient importants, tout est quasiment revenu à la normale après six semaines de récupération dans le laboratoire.
Puisque que les échantillons du sperme se trouvaient au stade de cellules souches pendant la période où les souris respiraient de l'air pollué, ces scientifiques ont conclu que les cellules souches du sperme sont vulnérables à une certaine pollution atmosphérique.
Ce phénomène est d'autant plus remarquable que le sperme est généralement bien prémuni contre ce type de mutations.
"Cette recherche indique que des polluants chimiques en suspension dans l'air pourraient être responsables de mutations génétiques transmissibles", concluent les auteurs. Ils soulignent néanmoins que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et évaluer les risques potentiels de la pollution de l'air chez les humains.