L'autorisation donnée mardi par le gouvernement à l'utilisation du pesticide Cruiser bafoue le principe de précaution, ont estimé des associations de défense de l'environnement en soulignant le danger auquel le produit expose les abeilles.
"Alors qu'on sait qu'il a posé des problèmes en Italie et qu'on connait son caractère de dangerosité, même à des niveaux très faibles, on aurait dû s'abstenir au nom du principe de précaution", a indiqué François Veillerette, président du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) qui juge cette décision "très inquiétante".
"Même à des doses aussi faibles que 0,5 nanogramme par abeille, la molécule active, le Thiamethoxam, entraîne des retards de retour à la ruche et un phénomène de désorientation responsable de l'affaiblissement des colonies", a-t-il expliqué à l'AFP. "Une fois de plus on ne respecte pas le principe de précaution: on prépare de nouveaux risques pour les abeilles, alors qu'elles pollinisent 60 à 80 % de espèces potagères cultivées", a également rappelé Arnaud Apoteker, de Greenpeace.
Selon M. Veillerette, le Cruiser, produit par la firme Syngenta, présente des risques comparables à ceux du Regent ou du Gaucho, deux pesticides qui ont été retirés après avoir causé des dégâts sur les populations d'abeilles. "Le Thiamethoxan a une toxicité équivalente à celle du fipronil (contenu dans le Regent) ou de l'imidaclopride (Gaucho) dont on connait les effets délétères sur les ruchers", estime-t-il.
Le ministère de l'Agriculture a autorisé mardi pour un an l'usage du Cruiser, en l'assortissant de "précautions maximales", assure-t-il, prévoyant une évaluation et une limitation de la période d'utilisation au 15 mai, avant la floraison.