Entre bonnes nouvelles et fausses avancées, le plan Ecophyto 2018 se met en place laborieusement. Le MDRGF trouve positif un certain nombre de points mais regrette dans le même temps le manque de cohérence globale du gouvernement sur ce dossier Pesticides.
Retrait des substances les plus préoccupantes. Si le MDRGF se félicite de l’annonce du retrait du marché de 30 substances actives pesticides, nous voulons néanmoins apporter quelques précisions et nuancer les propos :
- sur ces 30 substances actives, 20 ont déjà été retirées de l’Annexe I de la Directive européenne 91/414, ce qui veut dire qu’elle ont ou vont très bientôt être interdites au niveau européen. Cela limite la portée de la mesure de retrait française.
- Le MDRGF regrette que pour 3 de ces substances (carbendazime, molinate, dinocap) une prolongation d’utilisation ait été maintenue jusqu’au 31/12/2009. C’est un an de plus pendant lequel ces substances très dangereuses vont être utilisées et répandues dans notre environnement.
Réduction de 50% des usages de pesticides. Sur l’avancement des travaux du plan de réduction de l’utilisation des pesticides, le MDRGF se réjouit que le Président du Comité Opérationnel du plan Ecophyto 2018 (COMOP), M. Paillotin, ait clairement annoncé que, pour évaluer la réduction de l’usage des pesticides, un indicateur prenant en compte les masses divisées par la dose standard d’emploi a été retenu par le COMOP comme l’indicateur de référence, complété par d’autres indicateurs complémentaires. Un simple indicateur basé sur les seules masses employées introduirait en effet un biais en faisant passer une baisse des poids des nouvelles formulations comme une baisse des usages. Le MDRGF appelle le Ministre de l’Agriculture à retenir cette proposition de M. Paillotin, car elle permettra de disposer d’un indicateur simple et fiable qui mesurera réellement la baisse de la dépendance de nos systèmes de production aux pesticides, indépendamment de l’apparition de nouveaux produits plus micro-dosés.
« Nous vivons une situation paradoxale. Suite au Grenelle de l’environnement, le gouvernement annonce le retrait d’une première série de molécules dangereuses du marché et autorise dans le même temps l’insecticide Cruiser très dangereux pour les abeilles. Cette décision absurde trouble l’opinion publique qui ne comprend pas la cohérence de cette autorisation précipitée alors que par ailleurs des réductions de l’usage des pesticides sont à l’étude. » déclare F. Veillerette, Président du MDRGF et représentant de l’Alliance pour la planète. « Dans son propre intérêt le gouvernement serait bien inspiré de revenir sur cette autorisation qui sape la confiance du public dans le processus du Grenelle de l’environnement. » ajoute t-il.